La 7e édition d’une vacation placée sous le signe de la capitale girondine, et plus largement de la région Aquitaine, a rendu hommage à Charles Lacoste.
Célébrant Bordeaux, le bassin d’Arcachon, les Landes et naturellement le Pays basque voisin, cet important ensemble d’œuvres des XIXe et XXe siècles, provenant de différentes collections, a permis de redécouvrir des peintures majeures. En particulier, deux toiles du champion du jour : le peintre Charles Lacoste, né à Floirac en Gironde, qui a passé sa jeunesse à Bordeaux avant de travailler à Paris, à partir de 1899. Le motif de la Garonne occupe une place importante dans son œuvre, comme dans cette spectaculaire Fumée, une huile sur carton de 1903, adjugée 140 000 € (à partir d’une estimation haute de 15 000 €), ce qui constitue le record absolu pour l’artiste (source : Artnet). Cette œuvre (68 x 92 cm), qui a été exposée au Salon des indépendants en 1904 (n° 1329), affiche de façon magistrale sa volonté de simplification des formes et des motifs, le rapprochant d’un certain symbolisme. Il faut encore ajouter qu’elle a appartenu à Gabriel Frizeau (1870-1938), viticulteur bordelais et grand collectionneur, notamment de toiles modernes fondatrices telles que D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? de Paul Gauguin… De Lacoste toujours, les Paulovnias en fleurs de 1907 (sur carton de 50 x 65 cm) ont inscrit 12 750 € ; ils ont eu les honneurs du Salon d’automne de 1907. Brouillard encore, avec la vue suivante : Le Quai de la Bourse, dans la brume, fixé en 1883 par Alfred Smith. Le panneau (29 x 40 cm) de ce Bordelais recevait 10 600 €. Changement de thème et de style avec le moderne Jean-Paul Alaux, délivrant son album Visions japonaises, en 1920 chez l’éditeur Devambez… Publié à 300 exemplaires, il se compose de douze estampes en couleurs ayant trait au bassin d’Arcachon ; ce rare exemplaire complet, sur vélin, et numéroté «232/300» sous sa couverture d’origine (44 x 30,5 cm), s’est échangé à 26 250 €. Enfin, plus exotique, Les Iles, une toile signée du très talentueux François-Maurice Roganeau en 1947, a conquis 20 625 € (265 x 178 cm), rappelant le rôle majeur joué par Bordeaux dans le commerce des productions d’outre-mer.