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La vocation citoyenne de Ferney-Voltaire

Publié le , par Sarah Hugounenq

L’inauguration du château rénové de Ferney, où Voltaire passa ses vingt dernières années, signe l’ouverture du patrimoine à des missions citoyennes et philosophiques. En refondant le parcours et son discours, l’intervention chahute les habitudes de la restauration patrimoniale.

Maurice Quentin de La Tour, Portrait de Voltaire, 1735, pastel, 60 x 50 cm.  La vocation citoyenne de Ferney-Voltaire
Maurice Quentin de La Tour, Portrait de Voltaire, 1735, pastel, 60 50 cm.
© David Bordes - Centre des monuments nationaux
Un paysage pittoresque en rose saumon et bleu layette, habité d’une bergère aussi bucolique qu’informe, surplombe le miroir de la chambre à coucher de Voltaire. Dans la pièce voisine, une composition féminine, maladroitement inspirée de la technique du clair-obscur, trône sur les tentures murales aux stries verticales fuchsia, vert bouteille et or… Restaurer le château de Ferney (Ain), que Voltaire fit construire et habita à partir de ses 60 printemps, ne pouvait déontologiquement éviter de restituer le goût tout personnel de feu son illustre occupant. Après un chantier gigantesque de 9 millions d’euros qui toucha pendant près de trente mois l’intégralité du site, le Centre des monuments nationaux, gestionnaire du lieu, fait le pari de la nouveauté avec la réouverture d’un monument dont la visite et l’esprit ont été révolutionnés. Nécessaires, les travaux extérieurs comprenant désamiantage, déplombage, remplacement des ardoises des toitures du corps central et des deux pavillons, révision de la charpente, nettoyage et reconstitution des façades, qui souffraient de lourdes pathologies, ainsi que le remplacement des fenêtres, portes et volets n’ont guère posé, malgré l’ampleur, de difficultés. Il en va…
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