Les peintres des XIXe et XXe siècles, célébrant pour la plupart le Sud et la Méditerranée, livraient leurs meilleures compositions à Marseille.
En vedette, Auguste Chabaud, avec, cette fois, une scène d’intérieur peuplée d’objets inanimés, mais non sans âme. De sa main, une Nature morte à la nappe à carreaux, brossée sur carton en 1908, s’établissait à 62 620 €, attestant une fois de plus de la bonne santé de la cote de l’artiste provençal. Datant de sa période fauve, la scène s’affranchit des codes habituels par son étagement audacieux de volumes déformés ; en revanche, elle use de couleurs sombres, réveillées par ce fort contraste entre le rouge et le vert. Ce tableau n’est pas inconnu, car il possède à son actif une liste de huit participations à de très nombreuses expositions : du «Centenaire Auguste Chabaud» au palais des Papes d’Avignon en 1982, à l’accrochage consacré à «Auguste Chabaud, la ville de jour comme de nuit, Paris 1907-1912», au musée Cantini de Marseille en 2003. Tout aussi provençal, Louis Mathieu Verdilhan était l’auteur du Troupeau à travers un hameau en Provence ; signée en bas à droite, la toile pouvait prétendre à 9 300 €. Le peintre Jacques (dit Jac) Martin-Ferrieres, fils d’Henri Martin, a préféré les scènes plus lointaines, du Roussillon ; en attestait avec éclat Le Port de Collioure animé, une toile aux délicates nuances d’ocres et de bleus, qui remportait 8 680 €. Enfin, last but not least, une peinture de 2008 évoquait l’univers fort et insolite de Robert Combas : Les deux frères casqués ne rigolent pas, tel était le titre de cette technique mixte sur toile. D’une inspiration néoclassique, et à la bichromie peu habituelles, elle montrait deux têtes antiques fusionnées avec des cratères ; elle changeait de mains pour 44 640 €.