Cette table basse Monogold sera entourée par les versions IKB et Monopink (12 000/15 000 € chacune), formant la trilogie colorée primordiale. Pour Yves Klein, «le feu est bleu, or et rose aussi. Ce sont les trois couleurs de base dans la peinture monochrome, et pour moi, c’est un principe d’explication universel, d’explication du monde.» Cette quête de l’espace immatériel est née avec sa pratique du judo, première expérience du champ spirituel. La soif de l’aventure et de l’ailleurs le pousse aussi à voyager : en Italie, il rencontre Lucio Fontana, qui réalise ses premiers monochromes, perforés, intitulés «Concetto spaziale» ; en Angleterre, il travaille chez l’encadreur Robert Savage, qui l’initie à la dorure à la feuille d’or, dorénavant «accès à l’immatériel, l’absolu et l’éternité». Dès 1955, voulant exposer son monochrome Expression de l’univers de la couleur mine orange (M 60) au Salon des réalités nouvelles à Paris — on lui demandait d’ajouter une seconde couleur, un point ou une ligne pour que ce tableau soit déclaré abstrait –, l’artiste défend l’idée que la couleur pure représente «quelque chose» en elle-même. Il en fournit ici la preuve par trois.