Réalisés au XXe siècle, ces panneaux de laque perpétuent une tradition apparue en Chine au Néolithique. Seule une variété particulière de l’arbre à laque communément appelé «sumac» est exploitable. L’incision pratiquée pour récolter sa résine permet de l’exploiter, jusqu’à ce qu’il soit trop affaibli par ces ponctions répétées et fournisse un suc de moindre qualité. Blanche avant de noircir en s’oxydant au contact de l’air, cette laque recueillie juste sous l’écorce est chargée d’impuretés, éliminées par décantation dans des fûts. Les couches de surface, plus pures, sont réservées à la finition des objets, tandis que les plus denses, au fond du récipient, servent de base au travail du laqueur. Avant d’utiliser sa matière première, celui-ci doit encore la remuer plusieurs jours, afin que l’eau s’évapore. Une fois prête et éventuellement mélangée avec des pigments, la laque est patiemment appliquée au pinceau, couche après couche. L’épaisseur souhaitée obtenue, il devient possible de la sculpter, comme ici de dragons parmi des nuages. L’animal mythique orne également un brûle-parfum en argent repoussé et repercé, appliqué d’idéogrammes sur sa panse et marqué «Tian Jin Tian Bao Zhu Wen Heng». Exécutée vers 1900 et présentée sur un socle sculpté en bois noirci, la pièce était négociée à 5 875 €. Du côté du Japon, signalons une jolie surprise : les 8 250 € décrochés par une coupe ronde du XIXe siècle en bronze patiné brun, à motifs niellés ; dotée d’anses, elle repose sur un piétement tripode.