La belle à la chevelure noire piquée de roses en a conquis plus d’un à Marseille ; il est vrai qu’il s’agissait d’un très bel exemple de l’art du maître impressionniste, au soir de sa vie, déclinant son sujet favori : la femme.
Auguste Renoir a peint cette Jeune femme, fleurs dans les cheveux vers 1900 (voir l'article Une jeune femme de Renoir en plein soleil de la Gazette n° 24, page 32). L’artiste vieillissant a apporté tout son soin à magnifier son modèle juvénile, à rendre sa beauté éclatante ; et malgré la taille relativement modeste (33,5 x 30 cm) de la composition, il en résulte ce véritable bijou. La carnation, la légèreté des étoffes ou la lumière semblant irradier le sujet, tout paraît avoir concouru pour déclencher une bataille d’enchères. Car les prétendants, internationaux, étaient nombreux : douze acheteurs au téléphone et cinq qui avaient fait le déplacement. Cependant, à partir de 600 000 €, ils n’étaient plus que deux à ferrailler, l’un présent et l’autre au bout du fil, jusqu’à un coup de marteau donné à 1 165 600 €. Il faut rappeler que le pedigree de l’œuvre, passée entre les mains des plus grands professionnels et connaisseurs de l’art moderne, ne pouvait que peser dans la balance. Achetée directement à Auguste Renoir par Bernheim-Jeune en 1911, elle fera un détour par Berlin chez le galeriste Fleischteim, avant de revenir à Paris, et être acquise par le collectionneur Alphonse Kann. Puis, autour de 1920, la voici sur les cimaises d’un autre passionné, Adolphe Breynat… Avant de commencer, aujourd’hui, une nouvelle vie chez un esthète européen.