La Danseuse Tanagra ou la redécouverte d’une œuvre charnière de Kupka

La signature de Kupka, si reconnaissable avec ses élancements sur la lettre K, a accompagné toute son œuvre, de ses débuts symbolistes à ses compositions cosmiques. Dans cette toile, bien présente, elle est pourtant tronquée, marquée tout comme la dédicace par un repeint. Dédiée à «Ninie», la deuxième femme du peintre, cette Danseuse Tanagra commémore leurs 20 ans, sans davantage de précision. Non datée, la peinture pourrait ainsi avoir été finie une première fois en 1924, commémorant la première rencontre de Kupka avec Eugénie Straub, ou en 1930, pour célébrer un anniversaire de mariage. Le sujet, qui s’apparente à une vanité, montre une statuette grecque entourée de livres sur un fond qui pourrait rappeler un bureau, un cadre domestique, qu’une géométrie vient ensuite ouvrir, élargir. Ces lignes droites et noires de différentes épaisseurs, qui dirigent le regard et le déroutent parfois, ont été peintes dans un second temps, non déterminé. Le processus de l’artiste est long ; il y a parfois un intervalle de plusieurs décennies entre le début et la fin d’une toile qu’il n’hésite pas à reprendre jusque sur les cimaises des salles d’exposition.…