L’élégante partition à deux voix d’une collection plaisir

Dans quelle mesure une collection d’art figuratif ressemble-t-elle à son auteur  ? Celle de Monsieur  L., façonnée par touches successives dans deux domaines bien distincts, renvoie à sa propre histoire et à une rêverie de nature virgilienne. C’est au début des années 2000, vers l’âge de 60  ans, après s’être retiré de ses affaires qu’il part en voyage artistique. Il constitue alors « une collection qui correspond au goût français, traditionnel, d’un amateur qui aime les choses classiques », observe Philippe Ancelin, commissaire-priseur et président de Drouot Estimations. L’ensemble vaut surtout pour la vingtaine d’œuvres postimpressionnistes des XIX e -XX e   siècles et la quarantaine de pièces de faïence du XVIII e   siècle. Des domaines éloignés, mais pas totalement opposés dans la mesure où, dans les deux registres, les couleurs de la peinture sont à l’œuvre. Nous les séparerons pour la clarté de la présentation.   Rouen, XVIII e  siècle. Saupoudreuse couverte en faïence à décor polychrome de pagodes et fleurs, manufacture de Guillebaud, h.  23  cm. Estimation  : 300/400  € 1, 2, 3… couleur ! Valtat, Lebasque et Dufy Les tableaux importants ont tous été acquis aux enchères publiques sur une période d’un peu plus de vingt ans. Leur traçabilité est clairement signalée dans les notices du catalogue. Le « ni impressionniste, ni fauve, ni cubiste »…