Ce n’est que récemment que ce torse a pu être identifié comme étant celui de Cécile, épouse et muse d’Alfred-Auguste Janniot, grâce à un exemplaire tout à fait similaire (si ce n’est sa patine noire) conservé au musée des beaux-arts Antoine Lécuyer de Saint-Quentin. Terminé en 1929, il sera présenté au Salon des Tuileries de cette même année, à l’occasion duquel le critique d’art Louis Vauxcelles déclarera : «Le torse de Janniot est d’une réelle beauté ; cet artiste, engagé quelque temps dans une impasse, a enfin compris que le style ne s’acquiert qu’à force de fervente observation de la nature ; il est revenu à la vérité.» Souvent comparé à l’Aphrodite de Cnide quant à son attitude, le torse incarne cette aspiration à l’épure par le biais de l’étude du corps féminin, vers laquelle tendent de nombreux artistes de l’entre-deux-guerres. Le Torse de femme en bronze réalisé par Léon-Ernest Drivier (1878-1951) avant 1928 (musée de Grenoble et un exemplaire en plâtre patiné à La Piscine de Roubaix) est lui aussi un portrait de Cécile Janniot. Issu de la Fonderie coopérative des artistes de Paris et fondu en 1936 sous la supervision de Janniot, notre torse changeait de mains contre 64 000 €. Aperçu lors des dernières Œuvres choisies à Drouot, Le Songe, toile (97 x 130 cm) datée 1979 de Jean Hélion (1904-1987), s’éveillait doucement à 28 160 €.