Habitué aux très grands formats, Ladislas Kijno ne dérogeait pas à la règle avec cette Composition dont les dimensions – près de deux mètres sur plus de trois et demi – ne la mettaient pas à la portée de tous les intérieurs. Visiblement, cela relevait du détail pour son acquéreur, qui n’a pas hésité à l’emporter pour 88 320 € sur une estimation de 25 000/30 000 €, hissant du même coup l’œuvre au 3e rang mondial des prix de l’artiste (source : Artnet). Né à Varsovie d’une mère française et d’un père violoniste ayant connu la déportation en Sibérie, Kijno quitte la Pologne pour la France avec ses parents à l’âge de 4 ans. Sa vie sera émaillée de rencontres avec de nombreux artistes dont Germaine Richier, qui lui conseille de se consacrer définitivement à la peinture, ou encore Picasso, qui l’invitera à exposer dans son musée d’Antibes en 1957. Peinte entre 1978 et 1980, cette toile s’inscrit dans une période charnière pour l’artiste : en 1975, il perfectionne la technique du froissage des toiles élaborée dans les années 1950, et en 1976, initie la série des «Stèles pour Neruda», qu’il exposera en 1980 au pavillon français de la Biennale de Venise. L’œuvre cinétique Petit gris (90 x 36 34 cm) de Jesús-Rafael Soto (1923-2005) vibrant en page 60 de la Gazette n° 24 (voir l'article Jesús Rafael Soto entre réalité et illusion) obtenait 102 400 €. Signalons aussi les 198 400 € obtenus par Clartés diaphanes (92 x 65 cm) de Chu Teh-chun, une toile de 1983-1984.