Vous êtes écrivain et marchand d’art, un profil devenu rare, dans la lignée d’Ambroise Vollard. En quoi l’écriture que vous dites pratiquer «le dimanche» nourrit-elle votre travail de galeriste ? La lignée que vous évoquez est prestigieuse mais je ne m’y reconnais pas, j’ai publié plusieurs livres bien avant de rejoindre la galerie. Peu à peu, cependant, mon activité du dimanche a été contaminée par celle de la semaine : Calme-toi Lison est une œuvre de fiction mais c’est Louise Bourgeois qui se raconte au soir de sa vie. Je n’aurais sans doute pas écrit ces livres si je n’étais pas dans ce métier. Cependant, ce ne sont en rien des «livres de marchand de tableaux». Lelong & Co. a pour prestigieuse ancêtre la galerie Maeght, dont vous occupez l’adresse historique rue de Téhéran. Qu’avez-vous appris aux côtés d’Aimé Maeght ? Il avait une inépuisable énergie et voulait toujours le meilleur. Je me souviens de nos visites chez Chagall à Vence, chez Mirò, chez Tapiès. Il faut imaginer, quand j’ai intégré la galerie en 1973, que Maeght possédait aussi le bâtiment d’en face (rue de Téhéran, ndlr), et employait 80 personnes, rien qu’à Paris. Il n’existait pas d’équivalent en Europe. La galerie a ouvert en 1985 un espace à New York. Comment avez-vous réussi à tisser des liens avec les collectionneurs ? Nous…
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