Vente le
27 mars 2021 - 14:30 (CET) -
164 bis, avenue Charles-de-Gaulle - 92200 Neuilly-sur-Seine
Les vases en émaux cloisonnés sont les pièces maîtresses de cette dispersion asiatique.
Hattori Tadasaburo (? - 1939), Japon, période Meiji (1868-1912), vasque en émaux cloisonnés sur cuivre, décoré de tiges et feuilles de bambou, la base ornée d’une guirlande de bambous sacrés, le col décoré de branches de cerisiers en fleurs, la base et l’ouverture du col serties d’argent, deux chrysanthèmes impériaux émaillés blanc à bordures d’or de part et d’autre, cachet de l’artiste sur la base, diam. 38 cm, 21,5 x 40 cm Estimation : 30 000/40 000 €
Hattori Tadasaburo (? - 1939), Japon, période Meiji (1868-1912), vasque en émaux cloisonnés sur cuivre, décoré de tiges et feuilles de bambou, la base ornée d’une guirlande de bambous sacrés, le col décoré de branches de cerisiers en fleurs, la base et l’ouverture du col serties d’argent, deux chrysanthèmes impériaux émaillés blanc à bordures d’or de part et d’autre, cachet de l’artiste sur la base, diam. 38 cm, 21,5 x 40 cm Estimation : 30 000/40 000 €
Toute la journée sera dévolue aux arts décoratifs asiatiques, les œuvres japonaises se réservant la matinée quand l’esthétique chinoise s’épanouira l’après-midi. Une imposante vasque (voir ci-dessus), dont les émaux subtilement travaillés procurent un rendu tridimensionnel aux feuilles de bambou ornant sa panse, sera ainsi remarquée parmi les œuvres nipponnes. Ce travail est dû à Hattori Tadasaburo, un maître du moriage. Cette technique d’émaillage consiste à superposer les couches de matière et à les poncer ensuite délicatement, pour obtenir un effet de relief et de profondeur, et des couleurs tout en nuances. Après la dernière cuisson finalisant la pièce, l’effet est spectaculaire. Cette invention, mise au point par Kawade Shibatato en 1903, a révolutionné les décors des cloisonnés japonais, jusqu’alors sur un seul plan. Dès l’année suivante, Hattori Tadasaburo a présenté ses premières pièces utilisant ce savoir-faire novateur. De quoi séduire la maison impériale dont il est devenu le fournisseur, comme le montre l’emblème du chrysanthème apposé près du col, de part et d’autre de la vasque. Également au programme, un large éventail d’objets qui faisaient déjà les délices des Européens au début du XXesiècle. Siegfried Bing, qui entendait rapprocher les arts occidentaux et orientaux en faisant découvrir ces derniers dans son magasin, a ainsi contribué à l’émergence du japonisme et de l’art nouveau. Un collectionneur a réuni dix objets acquis auprès de lui entre 1908 et 1913, comme le prouvent leurs factures. De la chapelle votive zushi botsudan, un objet de culte japonais d’époque Edo (1603-1868) dont les portes de bois laqué s’ouvrent sur la statuette de la divinité Kannon, à l’effigie d’Avalokitesvara, façonnée en bronze doré par un artiste chinois de la période Tang (618-907), les estimations s’échelonnent de 600 à 12 000 €.
Après le Japon, voici des émaux cloisonnés version chinoise, avec une paire de vases « hu » de la période Jiaqing (1796-1820). Dotés d’anses en cuivre doré prenant la forme de dragons stylisés, ces objets de bronze se parent d’un décor polychrome sur fond bleu sur le thème des « cent daims », évoluant au milieu des pins dans un paysage montagneux traversé par une rivière (h. 44,3 cm, 50 000/60 000 €). Le gracieux animal est un symbole de longévité et de prospérité. Le fait que ces vases soient une paire, symbolise quant à lui le bonheur à deux. Le dragon fait partie des quatre animaux merveilleux de la Chine, avec le phénix, le tigre et la tortue-serpent. Gardiens des points cardinaux, ils assurent la stabilité du monde par leur cohésion. De bon augure, capable de faire tomber la pluie nourricière et donc associé à la fertilité, le dragon est l’animal du printemps et de la mutation. Symbole d’énergie, siégeant à l’est, où se lève le soleil, il est aussi le symbole de l’empereur. Sur ce miroir de bronze de la période Tang (618-907), il évolue parmi des nuages en forme de lingzhi, autour d’un bouton représentant la perle sacrée (diam. 18,5 cm, 3 000/5 000 €). On retrouve sa silhouette de profil sur un vase «hu» de la même époque, en applications d’argent sur la panse de bronze (h. 24 cm, 8 000/10 000 €).Les mines d’or découvertes au Japon au cours du XVIIesiècle ont permis aux artistes de magnifier leurs compositions en marouflant de petites feuilles de ce matériau précieux sur la totalité de leurs supports. Une fois l’or bruni, c’est-à-dire poli, il devient un fond dont les nuances varient au gré de la lumière, et sur lequel les dessins ressortent avec force. Peindre sur ces carrés d’or d’une extrême finesse est une opération délicate qui n’autorise aucun repentir, mais qui permet d’atteindre un grand raffinement, comme le montre ce troupeau de taureaux à l’encre noire, figuré sur un paravent à huit feuilles signé Kô Sukoku (1730-1804). Resté dans la descendance du général Félix Georges Lebon, plénipotentiaire pour l’ambassade de France au Japon entre 1872 et 1876, il est aujourd’hui proposé autour de 7 000 € (121 x 360 cm). Ces tigres combattants en bronze, signés Akasofu Gyoko (l. 72 cm assemblés, 3 000/4 000 €) témoignent de la révolution esthétique de l’ère Meiji (1868-1912). Ne pouvant plus fabriquer d’équipements militaires, suite à l’interdiction faite aux samouraïs de porter des armes, les artisans du métal se tournent vers la fabrication d’objets décoratifs, de vases et de sculptures. L’ouverture du Japon à l’Occident leur permet de découvrir les bronzes de sculpteurs animaliers comme Antoine-Louis Barye, et leur assure en retour de nouveaux débouchés. La qualité de leurs pièces, mêlant savoir-faire traditionnel et formes occidentalisées fut saluée lors des expositions universelles.
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