À l’image de cette coupe yuan, les objets acquis auprès de la maison Bing enflammaient les enchères.
Cette journée se déroulait en deux temps : les arts du Japon, présentés en matinée, récoltaient un produit brut de 211 100 €, tandis que ceux de la Chine, à laquelle l’après-midi était consacré, décrochaient 1,62 M€ (voir l'article Japon et Chine, duo au sommet de la Gazette n° 12, page 92). Un succès dû à une collection d’une trentaine de pièces acquises auprès de la maison Bing, et dont la plupart conservaient leurs factures éditées entre 1908 et 1913. Dans sa boutique de la rue Chauchat, ouverte dans le 9e arrondissement de Paris en 1895, Samuel Bing exposait de nombreux objets qu’il faisait venir d’Asie, fasciné par les arts qu’il y avait découverts lors de ses voyages au Japon, en Chine et en Inde. La provenance de la coupe reproduite, assortie d’une estimation attractive de 2 000 €, provoquait une bataille entre trente téléphones. Du haut de ses quatre centimètres, elle était finalement remportée moyennant 686 260 € par un très grand collectionneur chinois de céramiques. De cette époque justement, un vase en bronze de forme « hu », garni de deux petites anses tubulaires à la base de son col, était propulsé à 71 500 €. Sa panse s’orne d’un décor en application d’argent figurant des dragons de profil sur plusieurs registres, ce qui lui a valu de participer à l’exposition «Les Animaux dans l’art chinois», présentée au musée Cernuschi en 1922. C’était également le cas d’un miroir en bronze d’époque Tang (618-907), orné d’un dragon évoluant parmi des nuages en forme de lingzhi, qui obtenait 24 700 €. De la même période, la statuette d’Avalokiteshvara était propulsée à 101 400 € (voir photo ci-dessous). Quittons les œuvres sélectionnées par Samuel Bing avec une paire de vases « hu » en bronze et émaux cloisonnés de la période Jiaqing (1796-1820). Leur décor aux « cent daims » augurait de leur succès, à 81 900 €.