Outre la palette de tons chauds de la voûte céleste, c’est son reflet rosé et la texture presque poudrée de la neige qui frappe dans cette Symphonie du soir. Masses sombres, les sapins et les chalets semblent partir à l’assaut des nuages dans ce paysage vide de toute présence humaine ou même animale. Une constante dans l’œuvre de ce peintre, né à Saint-Pétersbourg, venu à l’art après avoir suivi une formation d’ingénieur, compagnon de voyage dans les paysages arctiques des peintres Kouïndji et Kryjitski. Nommé «peintre de cour» par les Romanov à la veille de la Révolution, Ivan Choultsé prend le chemin de l’Europe de l’Ouest et séjourne dans les Alpes suisses, le nord de l’Italie et le sud de la France, où il trouve matière à des œuvres. À Paris, les critiques sont dithyrambiques et les collectionneurs nombreux à acheter ses paysages. Conservée depuis les années 1930 dans une famille savoyarde, cette Symphonie du soir titrée au dos sur le châssis et habillée de son cadre d’origine a probablement été réalisée en Suisse. Plusieurs de ses toiles sont situées en Engadine, dans le canton des Grisons, non loin de la frontière italienne.