Gazette Drouot logo print

Irving Penn, jeux d’ombres et de lumière

Publié le , par Harry Kampianne

Stars, mannequins, petits métiers, mégots, fleurs, natures mortes… ou comment capter l’intime beauté dans toute sa banalité. Une question à laquelle le photographe, dont le Grand Palais a réuni plus de deux cents images, s’est attelé toute sa vie.

Salvador Dalí, New York, 1947, épreuve gélatino-argentique, 23,8 x 19,7 cm,The Metropolitan... Irving Penn, jeux d’ombres et de lumière
Salvador Dalí, New York, 1947, épreuve gélatino-argentique, 23,8 x 19,7 cm,
The Metropolitan Museum of Art, New York, Promised Gift of The Irving Penn Foundation.

© The Irving Penn Foundation
Il existe sous la touche sensuelle d’une photo d’Irving Penn un sens profond de l’observation, que l’on pourrait qualifier d’investigation du regard, tant la subtilité et l’élégance de ses jeux d’ombres et de lumière nous raconte une histoire dont il a le secret. Celle-ci commence en 1943 avec pour sujet… une nature morte, premier cliché commandé par le magazine Vogue . Mais l’œil de ce jeune talent est déjà bien affûté. Graphiste au Harper’s Bazaar à New York dès la fin des années 1930, il témoigne dans ses dessins publicitaires d’une agilité et d’un à-propos liés à un sens du cadrage certain. Rien d’étonnant à cela : dans la tête de leur auteur, tout n’est que peinture, et son esprit est à mille lieues des poses glamour sous les sunlights de la photographie, art encore jugé comme secondaire. Ses maîtres ont pour noms Rubens, Rembrandt, Le Caravage , Goya, Daumier, mais également Picasso, Matisse, Dalí ou Bacon, dont il tirera plus tard de somptueux portraits. Il arpente les musées, les galeries, scrute les chefs-d’œuvre, décrypte leur composition, leur lumière, leur mise en espace. Pas une seule ligne, pas une seule ombre n’échappe à son regard d’entomologiste. C’est le vivier dans lequel il puisera ses fondamentaux : rigueur, élégance et sobriété. Autant dire que ces quelques années de gestation,…
Cet article est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.
Pour découvrir la suite, Abonnez-vous
Gazette Drouot logo
Déja abonné ?
Identifiez-vous