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Incarnations. Le corps dans la collection du macLyon

Publié le , par Armelle Fémelat

En attendant le printemps, Isabelle Bertolotti annonce, réjouie, la mue en «musée à vivre» du macLyon qu’elle dirige. La totalité de ses espaces, dont ceux des trois expositions actuellement présentées, a été repensée à l’aune de l’hospitalité. Matthieu Lelièvre, son commissaire, a imaginé celle qui nous intéresse avec...

Marc Desgrandchamps (né en 1960), Sans titre (référence 1480), 2004 (détail), collection... Incarnations. Le corps dans la collection du macLyon
Marc Desgrandchamps (né en 1960), Sans titre (référence 1480), 2004 (détail), collection macLyon.
Photo : Blaise Adilon © Adagp, Paris, 2023

En attendant le printemps, Isabelle Bertolotti annonce, réjouie, la mue en «musée à vivre» du macLyon qu’elle dirige. La totalité de ses espaces, dont ceux des trois expositions actuellement présentées, a été repensée à l’aune de l’hospitalité. Matthieu Lelièvre, son commissaire, a imaginé celle qui nous intéresse avec l’idée de libre circulation. Présentée au premier étage, elle rassemble une soixantaine d’œuvres des années 1960 à nos jours, sélectionnées parmi les 1 600 que compte la collection. Pas d’ordre de visite imposé ici ni de sections cloisonnées, mais des ouvertures, des perspectives, des confrontations visuelles et des frictions de matières, sur fond de cimaises vert malachite : une pérégrination sensorielle au gré des dialogues instaurés entre les expressions et les artistes autour de la thématique du corps, maître mot de la programmation de l'année. Ce premier volet d’un diptyque s’attache au corps en tant que matière organique et charnelle, objet, sujet, support et/ou médium des auteurs et de leur processus artistique. Les pionniers et pionnières de la performance qu’ont été Bruce Nauman, Dennis Oppenheim, Nam June Paik, Vito Acconci ou Marina Abramovic & Ulay y trouvent naturellement leur place, de même que les membres du groupe Fluxus – dont George Maciunas, Yoko Ono, Ben et Shigeko Kubota –, par vidéos, clichés, objets ou documents interposés. Parmi les œuvres moins attendues, voire méconnues, figurent celles d’artistes amateurs : les têtes sculptées dans les troncs d’arbres arrachés par la tempête du Grenoblois autodidacte Jean Rosset, les «mannequins imputrescibles» constitués d’objets factices du Lyonnais Henri Ughetto, ou encore les tirages froids implacablement composés de la jeune photographe et vidéaste romanaise Delphine Balley. Le deuxième acte d’«Incarnations» se tiendra à partir de septembre dans le même espace et la même scénographie, toujours selon le principe d’une sélection dans le fonds muséal, mais cette fois en explorant le corps à travers sa confrontation à l’autre, dans ses dimensions sociale et sociétale.

«Incarnations. Le corps dans la collection du macLyon», musée d’art contemporain,
81, quai Charles-de-Gaulle, Lyon (69), tél. : 04 72 69 17 17.
Jusqu’au 9 juillet 2023.
www.mac-lyon.com
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