À l’occasion de la rétrospective Sam Szafran présentée actuellement au musée de l’Orangerie à Paris, la galerie Dil rend hommage à cet artiste rare, en l’absence d’exposition de la galerie Claude Bernard, qui le représente depuis 1964. Face au palais de l’Élysée, ses trois espaces présentent des œuvres liées aux thèmes fétiches du maître du pastel : l’escalier, l’atelier, le feuillage. Deux escaliers fragmentés à l’aquarelle sur soie en côtoient d’autres, dont la structure hélicoïdale illustre à merveille la perspective éclatée qu’il expérimenta dès les années 1980. Sur le thème suivant, une seule œuvre est présentée : un beau fusain sur papier de l’ancien atelier de Szafran rue Castagnary (1967). Au sous-sol, des photos de celui de Malakoff où l’artiste s’installa définitivement en 1974 – signées Didier Gicquel et Jean-Louis Losi – rappellent la profusion végétale qui y régnait, visible dans une série de dessins des années 1980, dont un rare pastel bleu provenant de la collection Louis-Dreyfus (Plantes et feuillages). Au centre trône un portrait de sa femme, Lilette, témoin de l’alliance du pastel et de l’aquarelle qu’il commence à privilégier à partir de 1987. Cette association du «sec et du mouillé» se retrouve dans un paysage urbain fragmenté et tourbillonnant, provenant de la collection de la veuve de l’artiste et montré à la Fondation Pierre Gianadda en 2013 : un grand format sur soie intitulé Escalier ville, tornade, peint la même année.