On le sait, Foujita était un grand admirateur des chats. Aussi les a-t-il souvent dépeints, dans toutes leurs attitudes : jouant, dormant, guettant leur proie, se battant, etc. On se souvient par exemple de son célèbre Autoportrait au chat de 1927 (collection particulière) revu lors de la récente exposition de la maison de la culture du Japon, à Paris ; y apparaît Miké, l’un de ses petits compagnons. L’artiste d’origine japonaise retrouvait en eux quelque chose de sa passion pour la gent… féminine : «Je crois que les félins ont été donnés aux hommes pour qu’ils fassent auprès d’eux l’apprentissage de la femme», n’hésitait-il pas à écrire. Le modèle de notre dessin à l’encre est, quant à lui, bien sage, et attentif à son maître en train de le fixer sur papier. Portrait de chat porte la date du 29 avril 1940, et, indication précieuse, une dédicace à «mon Trésor môme Gérard». Ce dernier n’est autre que le réalistateur Gérard Oury, proche du peintre, qui l’a également portraituré à la même période. Tant de qualités valaient à ce jeune chat d’être adopté pour 53 000 €. Sur les cimaises, d’autres toiles retenaient l’attention des acheteurs, tel un Couple d’élégants d’Eugène-Étienne François Lecoindre, saisie à 6 300 €. Ou encore une huile sur carton de Victor Charreton, intitulée Un matin, marché Saint-Pierre (et répertoriée dans le catalogue raisonné du Dr Robert Chatin), qu’on enlevait contre 5 300 €. Côté arts appliqués, tintait une pendule d’officier, signée Charles Oudin, au Palais-Royal à Paris, avec caisse en bronze cloisonné toutes faces, à décor de rinceaux feuillagés, de la fin du XIXe siècle : elle était à vous pour 6 300 €. De marque CIJ, un jouet Alfa Romeo P2 remportait 6 550 € ; la voiture de course, en tôle laquée bleue, fabriquée entre 1931 et 1939, présentait des pneus pleins en caoutchouc, un moteur mécanique avec sa clé de remontage. Enfin, un rare et large coffre kabyle, en bois clouté et sculpté, à décor géométrique s’ouvrant sur le dessus, exécuté en Algérie au XIXe siècle, trônait à 5 800 €.