La peinture du soleil illuminait cette vacation marseillaise. Grand vainqueur de la session avec 43 400 €, le Provençal Auguste Chabaud signait La Chambre rouge, autour de 1907. Provenant d’une collection particulière du sud de la France, l’œuvre dépeint une femme sur un lit occupant une grande chambre, peinte entièrement en rouge. Elle évoque sans doute une scène de maison close. À cette date, Chabaud mène la vie de bohème à Montmartre ; ses lieux interlopes deviennent une véritable source d’inspiration. Précisons encore que Patrice Léoni, arrière-petit-fils du peintre et expert, a confirmé l’authenticité de cette œuvre. Félix Ziem, ne pouvait pas manquer ce rendez-vous : on l’y retrouvait avec des Gondoles devant les jardins français à Venise, une toile éclairée par un superbe soleil couchant, apparaissant derrière les frondaisons de ce fameux lieu de promenade de la lagune. Pour le savourer, un amateur déboursait 26 040 €. Autre ténor de la peinture méridionale, René Seyssaud, qui arpenta surtout le Vaucluse à la recherche de sujets bucoliques, traduits à l’aide d’une palette aux teintes soutenues. En témoignait ici sa Gardienne de chèvres sous le châtaignier près de Ville-sur-Auzon, qui s’élevait jusqu’à 10 540 €. De lui, on avait aussi, à condition d’avoir prévu 9 300 €, un Paysage au laboureur des alentours de 1935 (qui avait été exposé au Salon de l’enclave à Valréas, en 1963). Concluons avec une production d’un Provençal d’adoption, Willy Eisenschitz. Autrichien d’origine, il découvre le Midi en 1921-1922. Cette fois, il s’était rendu sur les bords de la Méditerranée pour saisir Les Quais du port de Toulon animés. Ce tableau enregistrait 6 200 €. En revanche, le Bouquet de fleurs d’Adolphe Monticelli, vu dans l'article Le coloriste préféré de Van Gogh de la Gazette n° 13, page 149, n’a pas été vendu.