Feuilles saz ou de chou

Beaucoup de décors végétaux se faisaient remarquer lors d’une session qui mettait en avant une impressionnante tapisserie rectangulaire dite «aux feuilles de chou», ou encore «aristoloche», ayant vu le jour en Flandres à la fin du XVIe siècle (245 x 376 cm). Tissée en laine polychrome, elle présente, au centre d’une bordure à décor de vases et nœuds surmontés de bouquets, un enchevêtrement de larges feuillages, de fleurs et de fruits habités d’oiseaux, de papillons et d’escargots. Tout un programme opulent, donc, qui a été récompensé de 24 800 €. Également végétalisant, un carreau (24 x 24 cm) en céramique siliceuse venu de la Turquie ottomane, et peint à Iznik vers 1580-1590, était ensuite adjugé 19 840 €. Son décor est en bleu cobalt, rouge et vert émeraude sur fond blanc, sous glaçure transparente, d’une composition florale de tiges courbes et de caractéristiques feuilles saz. Pour la petite histoire, précisons qu’il provient de la collection Augustin Gindorff, directeur du Tramway d’Istanbul jusqu’à la nationalisation de 1939. Au chapitre des peintures, c’est l’œuvre de Moses Levy, analysée dans la Gazette n° 11 (voir l'article Moses Levy, une jeunesse italienne page 192), qui sans surprise inscrivait le meilleur résultat, de 14 260 €. Appartenant au petit groupe des fondateurs de l’école de Tunis, le peintre s’attache à rendre La Récolte des olives en 1906, à la tempera sur papier contrecollé sur toile (85 x 111 cm). La composition, resurgie d’une collection béarnaise, s’est avérée importante dans la carrière de Levy, puisqu’elle fut accrochée à la VIIe Biennale internationale de Venise en 1907. Enfin, d’Emmanuel Frémiet, le célèbre Saint Georges terrassant le dragon était proposé, sous forme d’une épreuve en bronze signée, et marquée «F. Barbedienne fondeur Paris», sur une base en marbre vert-de-mer. Ce modèle conçu pour l’Exposition universelle de Paris en 1900 (h. 56 cm) était prisé à 3 100 €.