La dispersion de l’atelier de cette figure de la création lyonnaise, dont la vie se partageait entre l’expertise et la pratique de l’art, a été l’occasion de mesurer l’attachement du public pour ses œuvres, fruits d’une recherche exigeante.
Dans la salle où se côtoyaient aussi bien les adeptes de toujours de l’œuvre du peintre qu’un nouveau public de trentenaires, 85 % des 218 œuvres étaient vendues, totalisant la somme de 114 668 €. Elles étaient emmenées par un Paysage abstrait, 1979, établissant le record de l’artiste aux enchères à 5 384 € (source : Artnet), pour une œuvre estimée de 700 à 1 000 € (voir l'article Pierre Montheillet, expert et peintre de la Gazette n° 6, page 91). Cette huile sur toile (114 x 146 cm) avait été exposée à la galerie Devermann à Francfort, et reproduite dans l’ouvrage consacré à l’artiste par Benoît Giraud (éditions Le Musée, 1992). Tenant d’une abstraction radicale, qui le séduit dès 1948, année où il rencontre Hans Hartung, Pierre Montheillet exposera au Salon des réalités nouvelles. Il laisse de nombreuses compositions adoptant ce titre évocateur de Paysage abstrait, où il joue des masses colorées, telles des forces telluriques. Décrit comme tel, il y avait aussi ce tableau (129,5 x 162,5 cm) non daté, dont les tonalités vertes déclenchaient une enchère de 3 130 €. Un troisième, faisant appel à cette même palette, mêlée de noirs (146 x 114 cm), se voyait récompensé de 2 898 €. Pour terminer, une toile, parée de bruns et de noirs (129,5 x 162,5 cm), requérait 2 567 €.