Le film de Martin Provost, romancé et chatoyant, scrute l’intimité du couple Bonnard pris dans l’ébullition nabi, avec un Pierre en amoureux inconstant et une Marthe en figure sacrificielle.
La première scène est d’emblée révélatrice d’un mélange d’aise et de tension. Elle pose en corsage, le visage crispé, tandis que lui trace paisiblement ses traits sur le papier punaisé au mur. À travers la fenêtre, les toits de Paris baignent dans la lumière auréoline d’un coucher de soleil « Ça vous arrive souvent de ramasser des filles dans la rue ? », s’enquiert-elle. Quand il lui demande, pour les besoins du tableau, de montrer ses seins, elle l’envoie d’abord balader. Ce n’est pas parce qu’elle a accepté de le suivre dans sa mansarde pour servir de modèle qu’elle accepte tout. Quelques instants plus tard, les voilà qui s’embrassent fougueusement. Cette scène inaugurale de Bonnard, Pierre…
com.dsi.gazette.Article : 48209
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