Archiviste de formation, spécialiste des arts décoratifs de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe, auteur de nombreuses publications, Henry d’Allemagne fut aussi collectionneur. Un ensemble d’éventails lui ayant appartenu témoigne de ses choix.
Cet esprit curieux avait réuni dans son hôtel parisien, rue des Mathurins, des pièces remarquables par leurs caractères historiques ou artistiques. Un éventail plié, la feuille en peau montée en ivoire, met en scène l’accession au trône d’Espagne de Ferdinand VI et de Marie-Barbara du Portugal en 1746 (2 500/3 000 €) ; un autre, de même facture mais exécuté vers 1760, se signale par la finesse de son décor de paysages en bordure d’eau et de scène de repos en lisière de chemin (2 000/2 500 €), tout comme son contemporain (en peau peinte à la gouache), Jour de carnaval, animé de personnages grimés en Chinois ou en Turcs, et de musiciens (1 200/1 500 €). 2 000/2 500 € sont demandés d’une feuille de soie crème (vers 1780), peinte de petites scènes maritimes, de deux femmes, l’une symbolisant la Paix, l’autre couronnant un maréchal de France, 1 500/2 000 € d’un écran à feuille de satin figurant une victoire française, probablement liée à la guerre d’Indépendance américaine – peut-être la prise de la Grenade aux Antilles en 1779. Assorties à une monture en bambou laqué rouge, Les Merveilles de la Chine (vers 1770-1780) est un modèle de finesse (1 000/1 200 €), quand une Dentelle de nacre (voir photo) est une merveille du savoir-faire des tabletiers de l’Oise dans les années 1820.