Étonnante, cette pièce était très attendue à Laval, car mêlant à la richesse de ses matériaux une forme insolite, celle de deux troncs d’arbres accolés.
Le résultat devait être à la hauteur des espérances : 102 600 €, soit presque trois fois l’estimation. Ce double vase naturaliste (h. 28 cm), réalisé en Chine au XVIIIe siècle (voir l'article Plus vrai que nature, Gazette n° 35, page 116), évoque les «trois amis», chers à la symboliques de l’ancien empire du Milieu : le pin, le prunier et le pêcher. Sur la surface de bronze doré de ce petit chef-d’œuvre s’épanouissent feuilles et fruits de chacun, rendus par de somptueuses inscrustations de pierres : agate, malachite, sodalite, ambre et quartz. Deux effigies de divinités, de la même période et du même métal doré, l’accompagnaient. La première, acquise pour 25 080 €, est une statuette de Sadbhuja Mahakala (en sanscrit), ou plutôt du redoutable Chadroukpa, puisqu’il s’agit de la représentation tibétaine de la divinité à six bras, protectrice du dharma. La seconde (19 380 €), est une statuette de Sri Devi, belle représentation de la «Glorieuse», déesse tantrique de la Sagesse, et un travail sino-tibétain de l’époque Qianlong. Pour finir ce tour d’horizon du panthéon bouddhique, il faut encore mentionner un boddhisattva en bronze doré de l’époque Ming (1368-1644), célébré pour 4 674 €. Les collectionneurs de pipes à opium n’étaient pas oubliés, avec la présence de trois de ces accessoires sophistiqués, chinois, adjugés pour 8 436 €. Quant aux amateurs de tapis, l’un d’entre eux emportait contre 6 726 € un tapis rectangulaire en soie beige tissé pour le Palais de la pureté céleste, dans la Cité interdite.