Berta Zuckerkandl, critique d’art et salonnière au temps de la Sécession viennoise

Elle nous apparut de dos dans la Gazette Drouot , en 2021 , à travers un tableau de Carl Moll daté de 1905 , élégante, réalisant un bouquet dans un intérieur moderne dont on apprendra plus tard qu’il fut conçu par Josef Hoffmann. L’héroïne de la composition  ? Berta Zuckerkandl, Szeps de son nom de jeune fille, encore plus imprononçable. L’œuvre qui venait d’obtenir un prix record (4,8 M$) était demeurée dans la même famille depuis plus de cent ans. Imaginez la joie d’une historienne de l’art, Armelle Weirich, découvrant dans nos pages ce portrait inédit d’une dame de la haute société viennoise sur laquelle elle effectue des recherches depuis des années  ! Le tableau en question figure donc en couverture de la précieuse thèse qu’elle vient de publier.   À lire aussi Un chef-d’œuvre inédit de Carl Moll   En compagnie du Tigre L’Autrichienne Berta Zuckerkandl est méconnue des Français bien que, sa vie durant, elle ait milité pour tisser des liens entre Paris et Vienne. Son père, Moritz Szeps, journaliste influent, propriétaire d’un quotidien largement diffusé, le Wiener Tagblatt, est francophile, proche des républicains, dont un certain Georges Clemenceau. En 1883, au cours de l’un des nombreux dîners que donnaient ses parents, Berta, à 19 ans, rencontra le Tigre, 42 ans.…