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Au revoir Jean Roudillon

Publié le , par Anne Doridou-Heim

Sa disparition signe celle du dernier d’une génération de seigneurs du monde de l’expertise et la fin d’une certaine belle époque.

DR Au revoir Jean Roudillon
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Né entre un masque nègre et une statuette jivaro.» Voilà comment Jean Roudillon, parti le 12  mai dernier rejoindre la terre des crocodiles ses ancêtres, aimait à se présenter. Avec une pointe de malice évidemment, celle qu’il mettait en toute chose, celle qui illuminait son œil, faisait frémir sa barbe impeccable et éclairait sa voix d’un sourire. Jean était un seigneur, le dernier d’une génération, toujours aimable, jamais grinçant, mais capable d’un vrai franc-parler. Son père l’avait prévenu  : « Tu mourras sans savoir »  ; il disait réaliser tous les jours qu’il ne savait rien. C’est sans doute ce constat qui l’a amené à ne jamais rien lâcher, à s’intéresser toujours, à recevoir avec la même gentillesse et le même professionnalisme le grand collectionneur et la dame certaine de posséder un trésor caché, dans son petit bureau au fond d’une cour de Saint-Germain-des-Prés. Un endroit choisi, Apollinaire avait habité la porte d’à côté. Expertisée par Jean Roudillon, cette figure de reliquaire kota du Gabon (h.  40  cm) était adjugée 229  250  € à Drouot, le 6 juin 2008 (Drouot Estimations). Le témoin des arts d’ailleurs Il était le plus ancien expert de tous, le parrain dans le métier d’André…
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