L’expert Jean-Pierre Camard nous a quittés en février. Il fut le premier à se spécialiser dans l’Art nouveau et l’Art déco. Des domaines portés au firmament. Durant cinquante ans, ce professionnel a marqué l’histoire de Drouot par ses compétences, son érudition et sa chaleur humaine.
Un chapitre se clôt. Les deux pionniers en arts décoratifs du XX e siècle, grandes figures de Drouot, s’en sont allés. Après Félix Marcilhac, disparu l’an dernier, nous perdons Jean-Pierre Camard, victime à 89 ans d’une embolie pulmonaire. Une personnalité forte et chaleureuse. Curieusement, il se destinait à l’Agro. « Il se voyait en gentleman farmer, veillant sur ses vignes », révèle son fils. Jean-Pierre Camard prépare ce concours difficile au lycée Lamartine, à Mâcon. Le week-end, il s’ennuie ; il découvre alors le magasin de Joseph Altounian, antiquaire réputé, fournisseur des musées. Le marchand se prend d’amitié pour ce jeune homme sensible à l’art. Au fil des jours, celui-ci se remet en question et change de cap. Il entre à l’École du Louvre, où il retrouve une amoureuse, sa future épouse, Florence. Le voilà qui passe des betteraves à sucre à la paléontologie ! Bientôt chargé de mission pour les musées nationaux, il enrichit sa palette : il est envoyé à Sèvres pour inventorier le legs Curtis, centré sur les céramistes du début du XX e siècle. Jean-Pierre Camard est touché par la beauté du grès. Aussi sa thèse portera-t-elle…
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