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Au cœur des Lumières

Publié le , par Christophe Averty

Présentée en diptyque à Rennes et à Nantes, l’exposition «Éloge du sentiment et de la sensibilité» révèle les émotions qui imprègnent la peinture au XVIIIe siècle. Une judicieuse réunion d’œuvres clés, issues des musées de Bretagne.

François André Vincent, L’Enlèvement d’Orithye, 1782, huile sur toile, 261 x 196,7 cm,... Au cœur des Lumières
François André Vincent, L’Enlèvement d’Orithye, 1782, huile sur toile, 261 196,7 cm, musée des beaux-arts de Rennes.
© Jean-Manuel Salingue/MBA Rennes
Et l’honnête homme du XVII e   siècle devint homme sensible au XVIII e . Partant de ce constat, deux conservateurs, Guillaume Kazerouni, au musée des beaux-arts de Rennes, et Adeline Collange-Perugi, au musée d’arts de Nantes, ont conçu une exposition en miroir célébrant l’affect et l’humanité qu’arborent les figures représentées au siècle des Lumières. Ainsi, d’épisodes bibliques en scènes mythologiques, la peinture d’histoire exprime à Rennes, au travers de soixante-cinq œuvres, des sentiments d’empathie, de compassion, d’aménité. Sous la touche de Jean Restout, Carle Van Loo ou Charles Joseph Natoire, l’allégorie humanise le divin. La vertu et l’héroïsme s’affranchissent du pathos. Dans le même temps, à Nantes, soixante-dix peintures de genre rendent hommage à une sensibilité nouvelle qui, au mitan du XVIII e , assume passions et sensations. Jean-Baptiste Greuze, Antoine Watteau ou Jean Siméon Chardin diront avec subtilité les mutations d’une société policée qui s’ouvre aux idées nouvelles explorées et diffusées par les encyclopédistes. Dès lors, ce siècle épicurien, galant et poudré, vu parfois comme superficiel parce qu’il pense moins le monde qu’il ne le vit, dévoile ici son âme, ses tendres délicatesses comme ses paradoxes.…
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