Céramiste, verrier et inventeur… Amédée de Caranza, artiste, souvent méconnu, a cumulé les casquettes et signé certaines des réalisations les plus originales de la fin du XIXe siècle.
Un étonnant service à café japonisant, orné de vignettes animalières à la Hokusai, fait figure de carte de visite d’Amédée de Caranza. Sorti de la manufacture de faïences Jules Vieillard & Cie de Bordeaux, il déclenche de véritables duels d’enchères à chacun de ses passages en salle des ventes. Le 20 mars 2015, à l’Hôtel Drouot, la maison Aguttes OVV l’adjugeait à 32 512 €, alors que le 18 juin dernier, à Saint-Jean-de-Luz, chez Côte Basque Enchères OVV, un autre exemplaire changeait de mains pour 18 600 € (voir Gazette n° 25, page 158). Mais qui se cache derrière ce nom à la Offenbach, que l’on croise parfois sur le marché de l’art ? Entre 1867 et 1914, l’artiste haut en couleur s’est illustré avec talent dans les domaines des arts du feu, céramique et verrerie, déposant au passage plusieurs brevets d’invention. Il faut dire que l’homme a de qui tenir, puisqu’il naît à Constantinople, le 23 (ou 29) juillet 1843, d’Ernest Conrad de Caranza, un brillant ingénieur manufacturier français qui a fait fortune en Turquie. Son géniteur est également passionné par la photographie naissante, et il arpente l’Asie Mineure pour réaliser des clichés aujourd’hui très recherchés. Ainsi entre 1852 et 1854, il compose deux albums avec pour sujet les monuments de la capitale ottomane, ce qui lui vaut le titre de photographe…
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