D’un seul tracé effectué au marqueur et qui semble traverser les murs, l’ancien étudiant en architecture transforme les volumes. Entre cartographie d’un espace mental et prise de possession du monde.
La ligne se fait droite, en perspective, à angle droit, courbe, abstraite, en enchevêtrements chaotiques… Quelle que soit la forme qu’elle prend, cette suite de points riche et multiple est le fondement de toutes les œuvres de Laurent Ajina (né en 1970). Il la trace le plus souvent sur un mur immaculé, un monochrome blanc ou noir, écran sur lequel il projette son espace mental. Ainsi se matérialise-t-elle au fur et à mesure qu’elle naît dans son esprit, en un flux continu. Pas besoin de dessin préparatoire car une fois imprégné du lieu à investir, l’artiste se met en action. «J’attaque directement le dessin de manière spontanée, très rapidement, avec des encres indélébiles, donc sans possibilité de repentir», explique-t-il. Et si l’on imagine qu’il avance à tâtons, de façon aléatoire, on se trompe : «Ce sont des constructions, donc toute ligne a un sens et est connectée à une autre, qui a un début et une fin. J’aime bien employer la métaphore du skate, que j’ai beaucoup pratiqué adolescent. On retrouve l’idée de trajectoire et de précision. Si jamais on est décalé de quelques centimètres pour faire une figure, on tombe.» Alors, il vise et fait glisser son trait sur le mur-support…
com.dsi.gazette.Article : 34093
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