Le Festival de l’histoire de l’art a, cette année, pour thème le peuple. L’occasion idéale d’évoquer, à Fontainebleau, tous ces hommes et ces femmes de l’ombre au service des princes et des présidents.
Lorsque l’on aborde un château ou un palais, seule perce, en général, l’histoire des souverains, aristocrates, hommes et femmes illustres, présidents ou favoris qui l’ont décidé, habité, arpenté et transformé. À Fontainebleau, on contemple huit cents ans d’histoire qui voient défiler trente-quatre rois, deux empereurs et deux présidents de la République. Mais les mille et une vies du peuple hommes de peine, frotteurs, cuisiniers, maçons, domestiques, gardes… sans qui une voûte n’aurait pu être construite, une fête réussie, un séjour royal bien organisé ou un jardin planté sont aujourd’hui oubliées. Toutes ces vies ont pourtant permis au lieu d’exister et de perdurer, associées bien sûr à celles des propriétaires successifs, des architectes et des conservateurs qui ont dessiné, désiré et conservé ce palais, ceux-là toujours loués. Laissons le génie des artistes qui parle pour eux, et questionne toujours. D’ailleurs, les artistes font-ils partie du peuple ? N’est-ce pas leur rapport à l’excellence qui les élève au-dessus de la masse ? Et que signifie ici le mot…
com.dsi.gazette.Article : 7711
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