Un élève de l’atelier de Jusepe de Ribera
Que ce portrait de Dioscoride vous en évoque un autre n’a rien d’étonnant. Son auteur ? Un élève de l’atelier de Jusepe de Ribera.

Estimation : 20 000/30 000 €
Le 16 juin 2020 (même maison de ventes), un tableau de Ribera, Un philosophe : l’heureux géomètre, était disputé jusqu’à 1 820 000 €. Il avait été réalisé durant la jeunesse romaine de l’artiste et constituait une redécouverte. Rien de comparable aujourd’hui, si ce n’est que notre toile est une reprise de la composition de Ribera conservée au palais du monastère San Lorenzo de El Escorial, à Madrid, exécutée en 1629 et connue par plusieurs versions. Ribera a peint ces figures de philosophes, tant dans la Ville éternelle, où il séjourne presque dix ans, qu’à Naples, où il arrive en 1616. Ces trognes inimitables plaisent aux collectionneurs tout au long du XVIIe siècle. On retrouve ici la belle matière, la lumière zénithale – rappelons qu’à Rome l’artiste avait fait percer le plafond de son atelier –, le ténébrisme caravagesque, et une figure populaire en haillons, tirée de la rue ou de la taverne, burinée par le soleil, aux yeux pochés et au nez boursouflé, à la bouche édentée, opposée à la noblesse littéraire ou scientifique du sujet, indiquée par des livres et parchemins. Identifié d’abord au fabuliste grec Ésope, notre personnage pourrait être le philosophe botaniste Dioscoride (vers 40-vers 90). Comme le laisse penser la mention «Isopo» sur l’ouvrage, ce médecin aurait mis à profit ses voyages aux côtés de Néron pour approfondir ses connaissances cliniques et botaniques, dont il tira son De materia medica, un traité en six livres contenant la description de six cents plantes…