Raphaël Luc PONSON (1835-1904) La guinguette... Lot 15

Raphaël Luc PONSON (1835-1904) La guinguette de Carqueiranne. Huile sur toile marouflée sur carton.?Signée en bas à gauche. Titrée et signée au dos. 26 x 41,5 cm. The tavern of Carqueiranne.?Signed lower left, signed and titled back; oil/canvas mounted on cardboard 10.1/4 x 16.1/3 in. Exposition : Marseille, Salon des arts, Rétrospective Raphaël Ponson, octobre 2008, n°04-G. Au Salon de Paris, en 1867, Raphaël Ponson exposait une gouache monumentale, Guinguette aux environs de Toulon, où, selon Jahyer, « l’on sent une brosse énergique et pleine de hardiesse ». « Ces gouaches ont des qualités de vigueur et de lumière très rarement réunies, à la vérité, dans ce genre de peinture », déclarait Nizzi. Expérimentale pour son ambition technique, l’oeuvre fut acquise par l’Etat pour le musée de Toulon. Cette petite peinture postérieure renouvelle l’intérêt de l’artiste pour ce sujet, thématique qui le rapproche des évocations impressionnistes de Renoir et de Van Gogh. La touche enlevée n’est pas incompatible avec le sens du détail concret qui définit son écriture personnelle. Ponson témoigne d’un vif sentiment de la lumière dans cette toile emplie de clarté, que caractérise le souci de bien composer. L’artiste a pris soin d’équilibrer la répartition des acteurs sur la terrasse, en suggérant la naissance d’une idylle : le pêcheur de profil, attablé devant son verre de vin, regarde la serveuse assise parmi les massifs de fleurs qui festonnent le treillis de bois peint en vert. Le regard de la femme braqué sur le spectateur feint avec une habile indifférence d’ignorer celui de son soupirant. Symbole d’incommunicabilité entre les sexes, le rempart de la table et du banc, souligné par la force des ombres portées laisse penser que la conquête ne sera pas facile. Le bleu inexorable du ciel et de la mer conforte cette attente. Sur cette tranche arrachée à la vie, flotte un drapeau tricolore, dont la légèreté, comparable à ceux de Monet, rappelle