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Lot n° 29

André Jerzy MNISZECH (1823 -1905)

Résultat :
Non Communiqué
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L'enfant au volant ou Portrait de Léon Mniszech Panneau parqueté Sans cadre 158 x 100 cm Marque au revers du fournisseur "HOSTELLET" Restaurations anciennes, manques Provenance : Collection de l'artiste ; Anna Hanska Mniszech, belle-soeur de l'artiste ; Par descendance jusqu'aux propriétaires actuels Peint dans les années 1859-1861, ce beau portrait d'enfant au volant représente Léon Mniszech (1849-1901) fils du peintre André Mniszech et de sa première épouse Anna Potocka, tous deux issus d'anciennes familles aristocratiques polonaises. Quittant la Pologne en 1854 avec sa famille pour s'installer à Paris, Mniszech devint un portraitiste recherché, bénéficiant du soutien de son maître, le peintre Jean Gigoux et surtout de l'importante colonie polonaise émigrée en France. C'est grâce à la fidélité de ses amis et de ses compatriotes que Mniszech connut une grande aisance financière et put constituer une magnifique collection d'oeuvres d'art dont les ventes, en 1902 et 1910, marquèrent les esprits. Le talent de portraitiste de Mniszech, très apprécié de ses commanditaires, est remarquable par son exigence de perfection, son travail approfondi sur la composition et les couleurs, la richesse sensuelle de la matière, la beauté et la finesse des détails que le support de bois rehausse. Toutes ces qualités se retrouvent dans le portrait que Mniszech peint de son fils unique, visiblement très choyé. L'enfant au volant, oeuvre maîtrisée et aboutie, compte certainement parmi les plus beaux portraits connus d'André Mniszech. Agé d'une dizaine d'années environ, Léon est vêtu d'un costume noir et d'une magnifique blouse blanche brodée. A ses pieds, de fines chaussures vernies, dans ses mains une raquette et un volant. Il se détache sur un fond aux tonalités brunes réchauffées par le rouge de la draperie à gauche, auquel répondent la tache rouge du volant que l'enfant tient à la main et celle de la doublure du chapeau en bas à droite. L'ovale du chapeau renvoie en retour à celui de la raquette placée devant la draperie, dont les amples plis évoquent ceux des manches du vêtement. Une certaine théâtralité émane de cette composition d'inspiration classique rappelant les portraits aristocratiques du XVIIe siècle et, peut-être, les illustres ancêtres des familles Mniszech et Potocki. Le petit garçon, dans son costume d'apparat, a le sérieux d'un infant. Fier de sa blouse, magnifique morceau de peinture, il semble attentif à ne pas en déplacer les bouillonnements d'une blancheur immaculée qui illuminent l'oeuvre. Le fort contraste entre la tonalité sombre du vêtement et l'éclat des blancs est tempéré par la douceur et l'arrondi du visage de l'enfant au regard sérieux et à la bouche légèrement boudeuse. Il émane de ce portrait, d'une grande puissance visuelle, une force émotive et un charme incontestable. Le choix du noir et du blanc et la mise en valeur du visage au moyen de la collerette se rencontrent souvent dans les portraits d'homme de Mniszech et dénotent l'influence de la peinture hollandaise du XVIIe siècle et surtout de Franz Hals, qu'il vénérait. L'enfant au volant évoque d'ailleurs certains portraits de Hals, par exemple le Portrait d'homme conservé à la Frick collection, New York, où tant la pose du modèle que les jeux de blanc de la chemise jaillissant de la veste noire sont proches de notre portrait. Mniszech a peint plusieurs fois son fils. Un petit portrait de Léon à sept ans, vêtu également d'un costume noir et d'une blouse à collerette blanche, est passé en vente à Varsovie (Desa Unicum) le 8 juin 2017. Un autre portrait de Léon à l'âge de quatorze ans est conservé au musée national de Varsovie. La provenance de L'enfant au volant est très intéressante puisqu'il est resté jusqu'à aujourd'hui dans la famille des descendants de la fameuse Madame Hanska, égérie et brièvement épouse de l'écrivain Honoré de Balzac. Le frère d'André Mniszech, Georges Wandalin Mniszech (1822-1881), épousa en effet Anna Hanska (vers 1830-1915), fille de Madame Hanska et de son premier mari, le comte Hanski. Balzac, qui fût témoin à leur mariage à Wiesbaden en 1846, était proche d'Anna et de son mari qui le soutint financièrement à plusieurs reprises. Il dédia d'ailleurs son roman Pierrette (1840) à Anna et Maître Cornelius à Georges (lors de la réédition de 1845). H: 175 x L: 115 cm

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