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Lot n° 8

Louis ANQUETIN (Etrepagny 1861 - Paris 1932)

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Lili Grenier dormant, hiver 1886-1887 Huile sur toile d'origine 37 x 29 cm Non signé Porte au dos du châssis l'inscription partiellement effacée de la main d'Albert Grenier : Portrait de Lili Grenier par L.Anquetin, je suis au fond de l'atelier du 82 bd. de Clichy, 1888 Etonnante de modernité, cette œuvre est peinte par Louis Anquetin durant l’hiver 1886-1887. Cela fait alors déjà deux ans que le peintre mène ses propres recherches autour de la couleur et de la captation de la lumière. Il expérimente de nouvelles voies comme l’impressionnisme à partir de 1884 et le divisionnisme à partir du printemps 1986. Mais ces moyens d’expression ne le satisfont pas entièrement malgré son étonnante maitrise, comme en témoigne Henri de Toulouse-Lautrec dès novembre 1884, après avoir évoqué son propre travail : « En somme tout ça est faible à côté des paysages qu’Anquetin a rapportés (de vacances). Toute le monde est étonné. C’est dans une voie impressionniste qui lui fait grand honneur. On se sent vraiment petit garçon à côté d’un travailleur de cette trempe. » Le traitement par petites touches vibrantes utilisée par Anquetin dans cette scène est un héritage direct de l’impressionnisme. Ce n’est plus le dessin qui définit le corps, les objets, mais la couleur et les reflets de lumière sur les formes. C’est ainsi que la perspective traditionnelle est mise à mal de par ces jeux de lumières et de couleurs qui rapprochent l’espace de la surface. C’est volontairement que Anquetin choisit de peindre le fond de la même couleur que les cheveux du modèle, pour donner cette impression d’effacement du sujet, de dissolution dans le décor que l’on retrouve très souvent dans des œuvres d'Egard Degas et notamment Après le bain, femme nue s'essuyant la nuque, de 1898. C’est avec la même modernité que les deux peintres contemporains placent la femme de dos, créant une sensation de voyeurisme chez le spectateur qui assiste à une scène intime. Cette impression est accentuée par le choix d'un cadrage extrêmement resserré. La composition et la technique sont résolument modernes pour l’époque et nous font comprendre l’admiration qu’avait les peintres contemporains pour Louis Anquetin. Exposition : Galerie Brame et Lorenceau "Louis Anquetin" 26 mars-20 avril 1991, n° 4 (noté comme signé au catalogue)

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