Exceptionnel bâton de promenade ou canne en palmier et vermeil.
Le jonc est ceint en pointe et au centre de bagues moulurées à décor gravé de rinceaux feuillagés.
La tête, fondue et ciselée, également en vermeil, présente un décor de lambrequins, de drapés
en chutes reliés par des masques de grotesques alternant avec des roses. Le tout supporte
un balustre à décor d’acanthes et de piastres se rejoignant dans une tête d’aigle, encadrant
des cartouches en applique gravés aux armes d’Emmanuel-Philibert de Savoie (Chambéry, 8
juillet 1528 - Turin, 30 août 1580), encerclés par le collier de l’ordre de l’Annonciade et la
couronne princière de la maison de Savoie.
Travail du XVIe siècle, vraisemblablement réalisé entre 1560 et 1572.
Haut. (totale) : 137,6 cm ; haut. (pommeau) : 6 cm ; Diam. : 4,5 cm
(probablement remonté avec un fût postérieur. Sans traces de poinçons apparents)
Duc de Savoie et prince de Piémont (de 1553 à 1580), dit Tête de fer ou le Prince à cent yeux, EmmanuelPhilibert est un des plus éminents monarques du XVIe siècle. Destiné par son père à l’état ecclésiastique,
le jeune prince devient, en 1536, le dernier successeur de la dynastie de Savoie, suite à l’invasion de ses
états par François 1er. Envoyé dès lors à la cour de Charles Quint, il y apprend le métier des armes pour
lequel il se révèle d’une rare valeur. En 1553, héritant du titre de Duc, il entreprend la reconquête de ses
territoires, alternant un service auprès des armées du Saint Empire Germanique et son rôle de chef d’état.
En 1557, il parvient en un coup d’éclat à capturer le connétable de Montmorency ainsi que le Maréchal de
Saint André à la bataille de Saint Quentin, lui permettant de mettre en place le traité du Cateau-Cambrésis
(1559) et de retrouver ses terres. En 1572, il rétablit l’ordre de Saint Maurice et Lazare, ce qui nous permet
d’émettre l’hypothèse que la monture de notre canne soit antérieur à cette date , ne révélant alors que
l’ordre de l’Annonciade. On retrouve le prince Emmanuel-Philibert portant une canne dans un portrait
offi ciel, vendu chez Hampel vers 2006 et aujourd’hui conservé en main privé.
Au XVIe siècle dans les cours d’Europe, le port de la canne devint indispensable à l’apanage du noble,
cette dernière est richement parée, généralement sur des fûts en ivoire, écaille de tortue, cristal de
roche, nacre ou encore dans un bois exotique. Les cannes sont un objet de pouvoir, marque des grands
princes. Cette canne est un des rares exemples qui subsistent aujourd’hui. Simple, élégante, utilisant des
matériaux de luxe, cet objet est comparable à la canne de François 1er ou encore celle de Louis XIII dont
le fût d’ébène se terminait simplement par un pommeau d’ivoire, aujourd’hui perdues.
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