Grand plat à la Tempérance en étain décoré en... Lot 33
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Grand plat à la Tempérance en étain décoré en relief.
Au centre, sur l'ombilic, apparaît la Tempérance, celle-ci est entourée des allégories des Quatre Eléments: la Terre, le Feu, l'Air,
et l'Eau dans des cartouches entourés de termes et cariatides. Sur le marli, sont représentées les allégories des sciences: la stratégie
militaire, les lettres, l'oration, la réthorique, la musique, l'arithmétique, la géométrie, et l'astrologie. Chaque cartouches se
séparent par un décor riche de masques, chevaux ailés, bouquets floraux, oiseaux et serpents.
Le socle où est assise la Tempérance, porte les initiales CL.
Au revers, sous l'ombilic, se trouve un médaillon en bas-relief à l'effigie de profil avec la légende en exergue: « Nicolaus
Christian».
Poinçon de Nicolaus Christian. Vers 1590
D: 46 cm
Exemplaire remarquablement bien conservé, présente cependant de légers frottements, un léger enfoncement ainsi que deux
trous de suspensions.
Connue sous la dénomination allemande d’Edelzinn («étains nobles»), cette production de la Renaissance tardive se distingue tant par
sa virtuosité technique que par le raffinement de ses décors moulés en bas-relief. À son apogée dans la seconde moitié du XVIe siècle et
les premières décennies du siècle suivant, cette «orfèvrerie d’étain» se caractérise par des formes élégantes et une ornementation de style
maniériste, mêlant figures allégoriques, héros antiques et grotesques. Avant tout objet de décor et de prestige, cette vaisselle de luxe est
destinée à concurrencer l’argenterie auprès d’une clientèle moins fortunée mais tout aussi soucieuse d’apparat.
Modèle iconique de la Renaissance, ce plat d'apparat fut probablement créé à l’origine pour le duc Frédéric Ier de Wurtemberg. Elle connut
un succès immense chez les potiers d'étains allemands, en particulier de Nuremberg, ainsi que chez certains potiers d'Europe aujourd'hui
incontournables tel que François Briot (1550-1616) à Montbéliard ou Isaak Faust (1606-1669) à Strasbourg. Le modèle original vient
vraisemblablement des figures de Caspar Enderlein (1560-1633), actif à Nuremberg.
Présent dans plusieurs grands musées du monde, ce plat est parfois accompagné de l'aiguière des vertus théologales. Le musée de la Renaissance
à Ecouen et le musée du Louvre possèdent un tel ensemble.
Ce modèle a inspiré un certain nombre d'artisans qui l'ont reproduit sur plusieurs supports. En utilisant la technique du moulage et
de l’estampage, très fréquemment pratiquée dans l’art du métal et de la céramique au XVIe siècle. Jessie Mac Nab, lors de la nouvelle
présentation des céramiques françaises du Metropolitan Museum à New York, en 1987, a suggéré que ce plat ait pu être produit en argent,
mais aucun exemplaire n’est connu à ce jour.
En pendant, peut être assimilé le célèbre plat dit "de Mars" dont l'exemplaire de François Briot nous est parvenu à ce jour, collectionné par
Alexandre Charles Sauvageot (1781-1860) et conservé au musée du Louvre (inv OA 534).
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