Frédéric BOUCHERON (1830-1902) Collier-chaîne... Lot 31

Frédéric BOUCHERON (1830-1902) Collier-chaîne en or jaune 18K à mailles forçat et épi alternées rythmé de petites perles fines de moules, retenant un pendentif rond en or rose figurant un tambourin, les six disques stylisés de rouelles de diamants doublement facettés, le cadre ceint de petits diamants taille rose sur argent. Fond gouaché orné d'une scène de danseuse gitane. Signé "Fic. Boucheron/ Paris" au revers. Travail du Dernier Quart du XIXème Siècle (Usures, transformation, traces de restauration sur la chaîne). Pds. brut : 11,05 gr Long. : 46,5 cm - Diam. médaillon : 2,4 cm Frédéric Boucheron, fondateur de la maison Boucheron en 1858, est le premier des grands joailliers contemporains à ouvrir une boutique sur la Place Vendôme en 1893. D'abord spécialisé dans les montres, ce qui le fera s'entourer des meilleurs artisans, son travail s'oriente rapidement vers une joaillerie caractérisée par un raffinement absolu à l'image de notre pendentif. Ce médaillon reflète bien toutes les influences qui ont porté Frédéric Boucheron. Tout d'abord, les rondelles de diamants. Leur utilisation vient d'une rencontre avec un tailleur/graveur anversois, probablement d'origine néerlandaise, Pierre-Charles Bordinckx. Il semblerait qu'il soit le premier à avoir percé le diamant vers 1865, innovation de pointe quand on sait que le diamant ne peut se tailler que par le diamant. Et il se sert de cette prouesse technique pour réaliser des rondelles facettées sur les bords et percées en leur centre. Frédéric Boucheron fait appel à son talent qu'il associe à ses créations. En 1889, la Maison, grâce à l'esprit créatif de Paul Legrand, réalise un collier de perle qui fait sensation grâce à l'alternance de perles et de rondelles de diamants qui illuminent la composition. Ces mêmes rondelles composent le médaillon qu'Armor Enchères vous présente, leur apparition est assez rare pour être soulignée. Ensuite, la mode pour les femmes libres que sont les gitanes apparaît à la sortie du livre de Victor Hugo en 1831, grâce au personnage d'Esmeralda, et perdure toute une partie du XIXe siècle. Là encore, Frédéric Boucheron sait s'entourer des meilleurs émailleurs, aquarellistes, et notamment de personnes comme Alfred Meyer. L'envolée des tissus, le mouvement des drapés sur une petite surface, les détails dans les ombres, seule une main experte a pu réaliser le personnage central de notre médaillon. Ce bijou est rare, présente des caractéristiques sur l'histoire du diamant absolument remarquables.