CALAME, ALEXANDRE: "Lac avec moine lisant". Lot n° 38

CALAME, ALEXANDRE (Vevey 1810 - 1864 Menton) : "Lac avec moine lisant" ; huile sur toile, doublée ; 84x114 cm ; sig., dat. 1848 et inscription "Genève" en bas à droite Provenance : Galerie Bollag, Zurich, 11 mai 1931, no 17 (intitulé "Bergsee mit Figur") ; Sotheby's, Zurich, 11 juin 1983, lot no 6 (intitulé "Idyllischer Bergsee") ; collection privée, Suisse romande ; Dobiaschofsky Auktionen, Berne, 7 mai 1999, lot no 15 ; collection privée, Suisse. Le tableau proposé est enregistré à l'Institut suisse pour l'étude de l'art comme œuvre autographe d'Alexandre Calame (n° d'inventaire 17513). Littérature : Valentina Anker, Alexandre Calame. Vie et oeuvre, catalogue raisonné de l'oeuvre peint, Fribourg 1987, p. 380, n° 352 (avec illustration). Alexandre Calame ne se destinait pas au départ à la profession d'artiste, bien qu'il ait dû colorier des vedute suisses après le décès prématuré de son père pour assurer sa subsistance et celle de sa mère. À l'âge de 14 ans, il est entré comme apprenti dans une maison de banquiers genevoise. Le directeur de l'entreprise, qui était également le tuteur de Calame, reconnut le talent artistique du garçon et le présenta à François Diday, dans l'atelier duquel il entra en 1829. Il y fit de rapides progrès et décida, au bout de trois mois seulement, d'abandonner la carrière commerciale au profit de la peinture. Calame s'est ensuite imposé comme l'un des plus grands paysagistes suisses, sachant mieux que quiconque restituer les différentes ambiances et conditions de lumière, mais aussi la grandeur majestueuse et la sauvagerie indomptable du monde alpin. Le tableau proposé fait partie de ces paysages de montagne généreux et panoramiques avec lesquels Calame offrait aux amateurs d'art et aux collectionneurs de son époque tout ce qu'un peintre peut obtenir du monde alpin : Un lac aux rives rocheuses, des versants densément boisés, un canyon et des sommets de montagne dans un ciel nuageux du soir. L'artiste a également fait preuve de virtuosité dans le traitement de la lumière et des ombres. Il a rendu le premier plan dans la pénombre du crépuscule naissant, a fait briller les parois rocheuses et les cimes des arbres dans la lumière chaude du soleil couchant et a choisi des tons gris-bleu délicats pour les sommets lointains. Le tableau remonte probablement à une œuvre que Calame avait réalisée auparavant pour le Néerlandais C.P. van Eeghen (cf. catalogue raisonné, n° 337). A la différence de la version précédente, le peintre a complété l'idylle paysagère présente par un moine. Calame reprend l'idée de la scène de l'ermite dans une version réalisée en 1850 (WV-Nr. 392).