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Lot n° 86

FLAUBERT Gustave (1821-1880).

Estimation :
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32 L.A.S. « Gve Flaubert » et une lettre dictée, [Paris ou Croisset 1871-1880], à Émile ZOLA ; 48 pages in-8 et une page in-12, montées sur onglets, et reliées en un volume in-8, demi-chagrin havane. Très belle correspondance littéraire et amicale, disant son admiration pour les romans de Zola, et l'informant de l'avancement de Bouvard et Pécuchet. [Nous rétablissons l'ordre chronologique, en donnant à la fin de chaque lettre son numéro dans le volume, et sa référence dans la Correspondance (Pléiade). Plusieurs lettres ont été datées au crayon par Zola, qui a parfois griffonné des notes au dos des lettres. Nous avons ici la quasi-totalité des lettres de Flaubert à Zola (33 sur 43), auxquelles on a joint 2 lettres en copie.] 15 novembre [1871]. Il trouve, en arrivant à Paris, le volume [La Fortune des Rougon] : « Je vais le commencer ce soir - et dès que je l'aurai lu j'irai vous voir »... (34 ; IV, 411). Vendredi soir [1er décembre 1871], sur La Fortune des Rougon. « Je viens de finir votre atroce & beau livre ! J'en suis encore étourdi. C'est fort ! Très fort ! Je n'en blâme que la Préface. Selon moi elle gâte votre œuvre qui est si impartiale & si haute. Vous y dites votre secret, ce qui est trop candide - et vous exprimez votre opinion, chose que dans ma poétique (à moi) un romancier n'a pas le droit de faire. Voilà toutes mes restrictions. Mais vous avez un fier talent & vous êtes un brave homme! »...(1 ; IV, 424). [22 ? avril 1873], invitant Zola à la lecture du Sexe faible chez Charpentier. (33 ; IV, 411). Mardi soir [26 mai 1874], sur La Conquête de Plassans : « C'est très fort ! mon brave homme ! Je l'ai lu tout d'une haleine, & j'en suis étourdi. Dans 8 jours je le relirai lentement ! pr voir si j'ai raison d'être enthousiasmé. J'ai reçu un gd choc, comme d'une machine électrique. Vous ne serez pas poursuivi. La poésie vous sauvera. Mais je comprends les terreurs du jeune Charpentier »... (26 ; IV, 801). Croisset 3 juin [1874]. « Je l'ai lue, La Conquête de Plassans, lue, tout d'une haleine comme on avale un bon verre de vin puis ruminée - & maintenant, mon cher ami, j'en peux causer, sciemment. J'avais peur après Le Ventre de Paris que vous ne vous enfonciez dans le système, dans le parti pris. Mais non ! Allons, vous êtes un gaillard ! et votre dernier livre est un crâne bouquin ! Peut-être manque-t-il d'un milieu proéminent, d'une scène centrale,(chose qui n'arrive jamais dans la nature) et peut-être aussi, y a-t-il un peu trop de dialogues dans les parties accessoires ! Voilà, en vous épulechant bien, tout ce que je trouve à dire, - de défavorable - mais quelle observation ! quelle profondeur ! quelle poigne ! Ce qui me frappe, c'est d'abord, le ton général du livre, cette férocité de passion sous une surface bonhomme. Cela est fort, mon vieux, très fort, râblé & bien portant »... etc. (3 ; IV, 805). 2 août [1874]. Il s'inquiète du départ de l'acteur Weinschenk pour les Menus-Plaisirs. « Hier au soir, j'ai enfin commencé mes bonshommes » [Bouvard et Pécuchet]. (11 ; IV, 846). 8 octobre [1874], il s'inquiète des répétitions [des Héritiers Rabourdin]. (5 ; IV, 876). [11 octobre 1874]. « Loin d'être contrarié par le retard de ma pièce, il me fait plaisir ». Il se rendra à la générale et à la première de la pièce de Zola. Notes de Zola au crayon au dos de la lettre. (6 ; IV, 877). Mercredi [28 octobre 1874]. « Si vous êtes joué lundi, vous me verrez samedi (car je tiens à voir votre répétition générale) »... (7 ; IV, 881). Mardi soir [10 novembre 1874]. « Vous m'oubliez, car vous m'aviez promis de me donner des nouvelles de vos Héritiers. Comment s'est passée la représentation de dimanche ? »...(8 ; IV, 884). Jeudi [17 décembre 1874]. « Tourgueneff, de Goncourt & Daudet seront dimanche chez moi dans l'après-midi pr s'entendre avec vous sur le jour prochain de notre Festival »... (32 ; IV, 897). Mercredi [20 janvier 1875]. Dîner décommandé : « Je ne crois pas que ce soit bien grave, mais c'est fort embêtant ! Cent pulsations à la minute, quintes de toux fréquentes, mal de tête & abrutissement, avec une gde consommation de mouchoirs de poche »... (28 ; IV, 906). Samedi [1er mai 1875 ?]. Convocation à un diner chez Petit & Adolphe. (25 ; IV, 922). 13 août [1875]. « Vous m'avez l'air bien triste ! Mais vous ne vous plaindrez plus quand vous saurez ce qui m'arrive. Mon neveu est complètement ruiné, & moi par contre-coup, fortement endommagé. Les choses se remettront-elles ? J'en doute. J'éprouve un gd déchirement de cœur, à cause de ma nièce ! Quelle douleur que de voir un enfant qu'on aime humilié ! Mon existence est maintenant bouleversée. J'aurai toujours de quoi vivre mais dans d'autres conditions. Quant à la littérature je suis incapable d'aucun travail. Depuis bientôt quatre mois (que nous sommes dans des angoisses infernales) j'ai écrit, en tout, 14 pages, - & mauvaises ! Ma pauvre cervelle ne résistera pas à un pareil coup. Voilà ce qui

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