CASSONE TOSCAN AUX ARMES DES TORNAQUINCI Florence,... Lot 37

CASSONE TOSCAN AUX ARMES DES TORNAQUINCI Florence, XVIe siècle Noyer foncé H. 70, L. 175,5 cm, P. 61 cm Armes d'un membre de la famille Tornaquinci : écu écartelé, au chef chargé de trois fleurs-de-lys rangées entre les quatre pendants d'un lambel Les proportions de ce cassone de noyer foncé, sculpté dans la masse, s'inspirent de celles des sarcophages antiques. Le médaillon armorié central rappelle qu'il était destiné à un membre de l'illustre famille florentine des Tornaquinci. L'abattant à ressaut, encore relié au corps du meuble par deux pentures en fer forgé, surplombe la façade majestueusement cantonnée aux angles de deux grandes feuilles d'acanthe en appui sur deux puissantes pattes de lion et soulignée d'une fin cordon perlé. La Une frise godronnée court à la base du meuble, interrompue aux angles. Le godron médian disparaît sous une large feuille. L'essentiel du décor est porté sur la face principale. Les côtés sont lisses. Notre coffre se présente ainsi comme une déclinaison du beau projet dessiné conservé au Metropolitan Museum (fig. 1). Le devant est orné de rinceaux fleuris de part et d'autre du blason posé sur un cuir découpé et serti d'une couronne végétale. Sur le nôtre, ils sont encadrés d'un cordon de perles et contribuent à mettre en valeur l'écartelé des Tornaquinci, peut-être peint. Un membre du lignage resté anonyme en retraça l'histoire jusque vers 1376 (Généalogie des Tornaquinci, Florence, Biblioteca Riccardiana, ms. 1885). Il s'agit de l'une des plus anciennes et des plus puissantes familles de Florence qui concentrait, dès l'an Mil, ses biens et ses activités autour de l'actuelle porte Saint-Pancrace. On lui attribue la fondation du premier autel dans l'église du couvent dominicain Santa Maria Novella où elle avait élu sépulture avant 1310. Le XVIe siècle fut une période faste pour le clan qui put compter avec le soutien des Médicis. Giovanni Battista était, par exemple, l'un des chevaliers de l'Ordre de Saint-Étienne, fondé par Côme Ier en 1561. Son écu, qu'il portait écartelé d'or et de sinople (Tornaquinci), était chargé en chef de la croix de l'ordre (fig. 2). En 1566, son parent Giovanni di Antonio était premier magistrat de Sesto Fiorentino, une commune voisine de Florence. Ses armoiries, sculptées en relief sur la façade du Palazzo Pretorio, sont très abîmées dans la partie supérieure mais l'on devine encore la trace des pendants du lambel en chef (fig. 3). Le magistrat florentin Giovanni di Antonio Tornaquinci est vraisemblablement le commanditaire de notre cassone sur lequel l'écu des Tornaquinci est chargé en chef de trois fleurs-de-lys rangées entre les pendants d'un lambel. Cette grande famille perdure aujourd'hui à travers la branche des Medici-Tornaquinci.