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Lot n° 32

RARE CASSAPANCA de la Renaissance italienne à...

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RARE CASSAPANCA de la Renaissance italienne à décor de certosina Florence, XVIe siècle Noyer, incrustations de bois de couleurs Bon état de conservation H. 172 cm, L. 174 cm, P. 57 cm Ce banc-coffre monumental, dit cassapanca, est couronné d'un entablement richement orné. La corniche sommitale sculptée de glyphes à lunule soulignées de denticules couronne l'architrave séparée d'un filet d'oves et d'un cordon de fusaroles du dosseret marqueté. La frise de palmettes cantonnée de deux métopes centrées d'un bouton chacune est soutenue par deux pilastres cannelés rudentés à chapiteaux corinthiens entre lesquels s'étend un bandeau de marqueterie dessinant un motif de treillage en perspective. Le dossier en triptyque présente un large panneau médian à encadrements successifs - une bande marquetée ornée de losanges, un cadre à double mouluration et deux filets de bois clair. Les deux panneaux latéraux, plus étroits, sont bordés de motifs de perles et garnis d'un cadre feint en profondeur. L'ensemble repose sur une ceinture finement moulurée. L'assise, dont l'abattant s'ouvre en coffre, est à cinq pans coupés. La face principale reprend le même vocabulaire décoratif que dans les parties supérieures - frise de glyphes moulurée, bandeaux marquetés de perles, de losanges et de petites étoiles. Ce minutieux travail de marqueterie, appelé certosina, consiste en une incrustation de pièces de bois de petites dimensions pour former des frises de motifs géométriques et des filets d'encadrement ornementaux. Nécessitant une grande patience, il était à l'origine pratiqué par les moines chartreux vivant reclus selon les préceptes de saint Bruno avant de se diffuser dans les ateliers d'art, en particulier dans le milieu des marqueteurs florentins qui rivalisaient de dextérité et de raffinement avec l'ordre monastique. On pense en particulier à Giovanni di Michele (actif à Florence, 1440-1452) qui reçut des commandes de Tommaso di Leonardo Spinelli, maître des finances d'Eugène IV, et qui réalisa le mobilier du couvent franciscain Santa Croce. 3Les stalles qui se trouvent aujourd'hui encore dans la sacristie présentent le même type de couronnement à denticules que notre cassapanca et le dossier est également cantonné de pilastres cannelés à chapiteaux corinthiens (fig. 1). Au XVIe siècle, les larges bancs à décor de certosina ont gagné la faveur de la riche clientèle du Nord de l'Italie. On y retrouve les mêmes incrustations dessinant un motif de treillage qui accompagnent des frises ornementales d'inspiration classique finement sculptées (fig. 2). Sur celui du château Morando Bolognini, la monumentalité du dossier architecturé est comme ici accentuée par le raffinement des motifs de perles qui encadrent les panneaux lisses (fig. 3).

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