À Vichy, on attendait avec impatience la dispersion de la seconde partie de la collection du facteur et archetier Bernard Millant. Sans surprise, en raison de la rareté des pièces avancées, une pluie de records s’abattait sur la salle, entraînée par un archet de violon dans un état de conservation exceptionnel, signé François-Xavier Tourte (1747-1835). Monté sur argent, pesant 61,5 g, avec une garniture légère, il n’enregistrait pas moins de 324 880 €. Sur la deuxième marche du podium, on trouvait, à 285 200 €, un «Faisan doré», qui n’était pas un volatile, mais bel et bien le superbe violon de Jean-Baptiste Vuillaume (1798-1875), fait à Paris en 1862 (voir Gazette n° 42, page 254). Cet instrument fait partie de la série intitulée «Les oiseaux» : il tire son surnom de son vernis orangé sur fond doré rappelant le plumage du volatile. Bernard Millant disait de lui : «On ne se lasse pas de le regarder, de l’admirer et plus on le regarde, plus on l’aime.»
Datant du XVIIIe siècle, un violon du Napolitain Nicolo Gagliano (1740-1780), fait vers 1750-1755 (en modèle Nicolo Amati), nécessitait quant à lui 230 640 €. Notons au cours de cette vente, l’inscription de très nombreux records mondiaux pour des réalisations d’archetiers ; tels les 155 000 € attribués à un archet de violon du Français Dominique Peccatte (1810-1874), ou encore les 96 720 € pour un bel archet de violoncelle de son compatriote Pierre Simon (1808-1881). Le lendemain, jeudi 6 décembre, un nouveau tiercé gagnant se dessinait ; il était formé d’une baguette d’archet de violon, toujours de François Xavier Tourte, monté argent, emportant 138 880 €. L’accompagnait un archet de violon, encore de Peccatte, saisi à 96 720 €. Au rayon des violons, c’était cette fois une réalisation de Giovanni Battista Ceruti (1756-1817), fait à Crémone vers 1810, qui ouvrait la marche pour 89 280 €.