Une vacation lyonnaise, consacrée essentiellement à la peinture des XVIIe et XVIIIe siècles, offrait une belle tribune à une école caravagesque comme à l’esprit des Bruegel.
Cet épisode de l’histoire ancienne de Rome, rapporté par l’auteur latin Maxime Valère (Ier siècle) dans son ouvrage Faits et dits mémorables a su inspirer nombre de peintres de la Renaissance et de l’âge baroque. En raison de son étrangeté, mélange de courage et de sensualité, puisqu’il s’agit de l’histoire de Péro, jeune fille romaine, allaitant secrètement, lors de ses visites à sa prison, son père Cimon condamné à mourir de faim… On la connaît généralement dans les beaux-arts sous le nom de La Charité romaine, qui est le titre de la toile proposée ici ; l’œuvre (88 x 120,5 cm) a été donnée à l’école romaine caravagesque de la première moitié du XVIIe siècle, au vu de sa sobre composition et surtout de son clair-obscur. Aussi en résultait-il ce score de 58 750 €. Direction les Flandres ensuite, avec un panneau attribué à Pieter Bruegel III, s’intéressant à une fête familiale : Les Cadeaux de noce (72 x 103,5 cm). Affichant un excellent parcours (galerie Charpentier, 1959, puis Hôtel Drouot, vente du 18 mars 1997), cette scène animée, prétexte à des natures mortes d’objets domestiques, remportait 42 500 €. Changement d’ambiance avec les deux toiles suivantes, montrant des officiers cuirassés… La première représentait Élie-Louis d’Entremont, marquis du Monteiller, lieutenant général du roi en Bresse et Bugey par Louis-Ferdinand Elle, dit «l’Aîné», un portrait daté 1658 et enlevé à 21 875 € (96,5 x 80,5 cm). La seconde, mettait richement en scène, pour 20 000 €, un Prince dans son grand manteau rouge à revers d’hermine saisi par un artiste de l’entourage d’Alexandre Roslin (92,5 x 75,5 cm). Il y avait encore ce spectaculaire Grand bouquet de pivoines dans un vase en albâtre brossé par Jules Ferdinand Médard, une toile signée qui ne manquait pas d’attirer 21 500 €.