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Une grâce pachydermique

Publié le , par Caroline Legrand
Vente le 18 mai 2019 - 14:30 (CEST) - 60, avenue Eugène-Félix - 83530 Saint-Raphaël

La pendule «à l’éléphant» est l’un des symboles des arts décoratifs de l’époque Louis XV, de son faste, mais aussi de son goût pour l’exotisme.

Époque Louis XV. Pendule «à l’éléphant» en bronze patiné et doré, le cadran en chiffres... Une grâce pachydermique
Époque Louis XV. Pendule «à l’éléphant» en bronze patiné et doré, le cadran en chiffres romains et arabes, signée «JB. Baillon», 45 32 19 cm.
Estimation : 30 000/40 000 
Signée de l’un des plus célèbres horlogers du XVIIIe siècle, Jean-Baptiste Baillon, ce beau modèle présente un éléphant en bronze patiné reposant sur une base de bronze doré, à motifs de feuillage et de rocaille, et surmonté d’un singe tenant une ombrelle. Sous le règne de Louis XV, la sculpture envahit l’univers de l’horlogerie, qui offre un intéressant potentiel aux artistes. Les figures animalières peuplent alors leurs créations. Ce fameux bestiaire s’inspire du goût pour l’exotisme ayant cours en France depuis déjà près de deux siècles, suite à l’arrivée en Europe des premiers panneaux de laque chinois et japonais puis des tissus, porcelaines et autres objets d’art aux décors opulents, marqués par le naturalisme. Envahissant désormais le mobilier et les objets d’art français, les décors extrême-orientaux se font de plus en plus présents grâce au travail des ornemanistes, dont Bérain et des peintres tels Huet ou Pillement, au milieu du XVIIIe siècle. Une véritable ménagerie apparaît dans le décor des pendules. Naissent ainsi rhinocéros, chameaux, lions, sangliers, cerfs, chevaux ou taureaux, créés par de grands sculpteurs et bronziers. Bien souvent, ces derniers n’ont jamais vu les animaux exotiques qu’ils représentent mais ils s’inspirent notamment des écrits réalisés après la visite des ambassadeurs du roi de Siam en 1686. L’éléphant est le plus apprécié de ce bestiaire. Il est connu depuis l’Antiquité, puisque certains de ses ancêtres ont traversé les Pyrénées puis les Alpes avec le général carthaginois Hannibal. Dès la Renaissance, le pachyderme figurait sur des horloges automates à Augsbourg. Le bronzier Jean-Joseph Germain s’était notamment fait une spécialité de ces figures d’éléphants, de même que plusieurs horlogers tels Gudin, Lainé, Le Roy, Causard, Le Noir ou Baillon. Issu d’une importante dynastie d’artisans, ce dernier fut reçu maître en 1727. Sa boutique était installée place Dauphine puis dans la rue du même nom. Sa brillante carrière l’amena à devenir «valet de chambre-horloger ordinaire de la dauphine», Marie-Antoinette, en 1770, mais aussi fournisseur de la famille royale espagnole et du garde-meuble de la Couronne. .
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