Trois plaquettes réunies en un volume venaient déposer leur petite étoile dans le ciel en mouvement de l’astronomie du XVIe siècle.
Ce programme placé sous le signe de la bibliophilie se promenait entre mathématiques, architecture, recueils de gravures et diverses éditions originales. Une pépite s’y glissait… Il s’agissait des Tables alphonsines publiées à Paris par le mathématicien Pasquier Du Hamel. Cette édition est datée de 1553, soit huit années après la première, et enrichie d’une dédicace du mathématicien et astronome italien Luca Gaurico (1475-1558). Ces tables n’apparaissaient pas seules puisque à leur suite, reliées dans le même ouvrage, se lisaient deux plaquettes de Georg Joachim de Porris, dit Rheticus (1514-1574). L’auteur ne fut rien de moins que l’un des derniers proches de Nicolas Copernic (1473-1543), sans lequel le grand astronome n’aurait pas publié son traité De revolutionibus orbium coelestium (l’avènement de la théorie héliocentrique). C’est en découvrant un manuscrit dans lequel sont exposées les bases de sa théorie que Rheticus, alors professeur de mathématiques élémentaires à l’université de Wittenberg, décide de quitter son poste pour se rendre auprès du Polonais. En fidèle disciple, c’est lui qui, après la mort de son maître, assurera la diffusion et la promotion de son œuvre, ayant à son tour des élèves qui poursuivront la démonstration renversant quinze siècles d’un modèle régnant depuis Ptolémée et Aristote : ce n’est pas la Terre qui est le centre de l’univers, mais le Soleil. Ces bâtisseurs du ciel ne cessent de fasciner et cette suite de trois rares publications sur l’astronomie était reçue, comme il se devait, d’une enchère de 52 920 €.