Signée du critique Félix Fénéon, cette plaquette défendait une nouvelle fois les intérêts de l’art moderne.
Nombreux étaient pourtant les regards tournés vers lui tant l’attrait pour Saint-Exupéry reste fort… Cependant, l’Autoportrait en Petit Prince pendu, sur la planète Terre, un couple enlacé sur un banc sur une planète dénommée «Fox MGM» (voir l'article Antoine de Saint-Exupéry : le cœur a ses raisons… de la Gazette no 21, page 48) n’a pas trouvé son public. Le jeune héros et son auteur retournent sur leur planète, seuls… Lors de ce rendez-vous consacré aux livres anciens et aux manuscrits, le temps fort était une rare édition originale (reproduite ci-contre) de la plaquette de Félix Fénéon (1861-1944), Les Impressionnistes, publiée en 1886. Ce texte – la seule œuvre publiée de son vivant, hormis ses nombreuses contributions à des revues – est celui par lequel le critique d’art a cherché à définir et à défendre une nouvelle peinture. Il s’agit donc d’un manifeste qui marque une date dans l’art moderne. De plus, cet exemplaire, l’un des vingt et un imprimés sur papier Hollande, a été offert par son auteur à Joris-Karl Huysmans avec ce bel envoi : «À l’inventeur» de l’impressionnisme, J.-K. Huysmans, en toute sympathique cordialité. Un hommage et une ambigüité en même temps, l’auteur d’À rebours étant alors plutôt fervent des peintres primitifs… Il a ensuite appartenu au romancier Lucien Descaves (1861-1949), lié à Fénéon par des sympathies anarchistes communes. À l’automne dernier, une belle exposition du musée de l’Orangerie, titrée «Félix Fénéon. Les temps nouveaux, de Seurat à Matisse», a permis de mieux comprendre son rôle déterminant dans la reconnaissance de la scène artistique émergente du début du XXe siècle. Ceci plus cela, l’ouvrage recevait 23 940 €.