Une vente artistique faisait la part belle aux tableaux français du XVIIe siècle, remettant en lumière une composition, très convoitée, du peintre renommé pour ses natures mortes.
293 750 € : c’est le montant notable de l’adjudication du beau tableau de Lubin Baugin, Adam et Ève pleurant Abel, soit quasiment cinq fois son estimation haute, ce qui la situe à la deuxième place du palmarès de l’artiste (source : Artnet) L’œuvre s’inscrit dans sa thématique religieuse – que l’on place à la fin de sa vie – et où Baugin a excellé (voir l'article La force des sentiments par Lubin Baugin de la Gazette n° 11, page 188). La peinture a finalement été préemptée par le musée du Louvre. Il est vrai qu’elle cumule des caractéristiques exceptionnelles : d’abord la nature de son support, une grande plaque de cuivre aux dimensions peu courantes (51 x 64 cm), son cadre Louis XIV d’époque et également son sujet biblique, qui n’a pas été souvent traité. À cela s’ajoute surtout le récit de sa découverte, une histoire étonnante comme on les aime : à l’instar d’une fameuse Judith, chef-d’œuvre attribué à un géant de la peinture italienne, notre Baugin sommeillait lui aussi dans le grenier d’un château toulousain, totalement oublié ! Un artiste méridional lui emboîtait le pas : le Marseillais Meiffren Conte, roi des compositions où reluisent les métaux précieux ; il signait là une Nature morte aux coquillages, dague et pièce d’orfèvrerie, une toile circulaire mise postérieurement au rectangle (67,3 x 75 cm). Bel exemple de son travail classique, l’œuvre a pu prétendre à ces 10 750 €. Changement complet de registre avec l’ensemble suivant, composé de photographies d’Eugène Atget, fixant des prostituées dans les quartiers populaires de Paris et ses environs. À l’image de Maison close. Versailles, petite place, de 1921, une épreuve sur papier citrate mat, collée par les coins sur carton, numéro «11» dans le négatif en bas à droite (23,2 x 17,8 cm), dont l’originalité attirait 12 500 €.