Aucune hésitation pour cette toile d’André Lanskoy, inondée de lumineux rayons la rendant hautement désirable.
Cette journée dévolue à l’abstraction était emmenée par les 97 500 € d’une toile d’André Lanskoy (1902-1976) au titre énigmatique : 1er mars 1970, jour de soleil et d’hésitation. Grande et très lumineuse, l’œuvre exprime le pouvoir d’exaltation de la couleur que le peintre d’origine russe développe consciencieusement depuis les années 1940, refusant les rigueurs de l’abstraction géométrique au profit de la spontanéité gestuelle de son versant lyrique. Dès lors, c’est un déchaînement coloré et joyeux qui envahit tout l’espace de la toile en autant de rythmes stridents. Peint dans la même décennie par Georges Mathieu (1921-2012), Mygdonie (1976 - 100 x 81 cm) témoignait, à 75 400 €, des recherches de cet autre membre majeur de la scène non-figurative de l’après-guerre. Lui aussi cherche à exprimer par le geste et la couleur la nouvelle relation de l’artiste au monde. Considéré par une partie de la critique comme le chef de file de l’abstraction lyrique, mis au ban de la modernité à la fin du XXe siècle, il ne cesse de revenir dans la lumière. Aujourd’hui, le geste créatif de Hans Hartung explose au musée d’Art moderne de la Ville de Paris. À quand le retour d’une exposition monographique de Lanskoy et de Mathieu ?