Une simple brassée de tulipes anime cette composition du peintre figuratif phare des années d’après-guerre, le plus recherché lors de la vacation marseillaise. Mais Survage et Debré n’avaient pas dit leur dernier mot.
C’est en 1958 que Bernard Buffet brosse ces Tulipes (100 x 65 cm) s’épanouissant dans un vase cornet en verre. La toile, qui joue sur un violent contraste noir sur jaune, s’inscrit dans une période exaltante pour lui : celle de sa rencontre, et son mariage, avec Annabel Schwob. Provenant de la galerie David et Garnier (dont elle porte le cachet humide au dos), l’œuvre est accompagnée d’un certificat d’authenticité établi par Céline Lévy, directrice de la galerie Maurice Garnier. Aussi trouvait-elle amateur à 85 000 €. Léopold Survage lui succédait, auteur de Baigneuses (49,5 x 61 cm) datées «1923». L’authenticité de cette scène peuplée de beautés callipyges a été confirmée par le spécialiste Daniel Abadie, tandis qu’un certificat d’Anne-Marie Divieto, du comité Survage, l’accompagnait. Pour cette toile, deux collectionneurs faisaient monter les enchères jusqu’à 12 500 €. Changement d’époque avec Olivier Debré, l’un des maîtres de l’abstraction lyrique…
En échange de 8 500 €, on décrochait Contre-jour (38 x 46 cm), l’une de ses compositions jouant avec virtuosité sur des aplats de couleur fluides. À l’opposé, s’affirmait la très construite abstraction géométrique de Geneviève Claisse, présentée à travers ses Cercles (40 x 40 cm), un acrylique sur toile. C’est à partir de 1964 que l’artiste va intensifier ses recherches sur les possibilités infinies de cette figure ; l’œuvre ici proposée en était l’une des variantes, récompensée par 6 875 €. Un artefact d’exception fermait la marche : une coupe coussin circulaire en céramique émaillée blanc, imaginée par Suzanne Ramié pour l’atelier Madoura, qu’elle fonda en 1938. Portant le cachet «Madoura plein feu» sous la base, l’objet futuriste (16 x 37,5 cm) recueillait dans ses courbes sensuelles la somme de 6 250 €.